L’histoire se déroule dans un monde post apo (c’est la mode en ce moment) non loin de Fontainebleau. Notre héroïne, Aster vit en marge d’une ville agricole de nom de Pan. Elle vit du troc d’objets de l’ancien monde contre de la nourriture.
Jusqu’au jour où débarquent des étrangers d’une ville mieux organisée et plus développée technologiquement qui cherchent à soumettre les autres villes des alentours pour obtenir leurs ressources.
Ne sachant que faire, les habitants de Pan sont dans l’impasse. A ce moment, des rebelles luttant contre l’oppression de cette cité débarquent et proposent l’application d’une des règles de cette société : la mise en place d’un match de balle aux prisonniers qui sera décisif pour le destin de la cité de Pan et d’Aster. Gagner, c’est s’assurer la liberté et perdre, c’est se soumettre.
Farfelu mais bigrement efficace. Ce roman graphique de 200 pages offre une véritable aventure sportive. Le premier tiers du roman décrit ce monde post apo lié à un réchauffement climatique et proche du notre : montée des eaux, animaux tropicaux tout en replaçant l’action en France. Même la technologie est celle que nous connaissons, une excellente base pour décrépiter l’univers. le récit n’a de futuriste que ce monde d’après.
43597-planche-bd-mecanique-celeste
Autre point, il n’y a pas de nostalgie de l’ancien monde, ce monde est établi depuis longtemps car au fur et à mesure de l’histoire on apprend que la population actuelle ne maitrise pas les technologies passées ce qui justifie la recherche d’anciens artefacts utiles au quotidien des survivants comme des piles, par exemple. Le monde mit en place est cool, pas anxiogène mais une vision d’un futur possible de l’humanité où celle-ci tente de survivre.
Tout change quand des étrangers débarquent pour soumettre la ville et que cette soumission va dépendre d’une partie en 3 manches de balle aux prisonniers. Le récit rentre dans un délire de bd sportive hyper dynamique et prenant à souhait. Surtout que le nom de « balle aux prisonniers » n’est jamais évoqué. Ici, on parle de Mécanique céleste. L’auteur a développé tout un vocabulaire technique et pointu pour décrire ce jeu si populaire dans les écoles primaires. C’est là, le génie du récit. Il est écrit comme si on suivait un match de finale de coupe du monde de football alors que les héros jouent le destin de leur ville à la balle aux prisonniers. Du génie.
Derrière le récit, il y a aussi un dessin, un dynamise fort dans l’action, les personnages et certaines planches envoient du lourd de chez du lourd. Les personnages sont chouettes et marquants, les actions prenantes et le monde est super bien représenté, on y croit. Le dessin de Merwan nous projette dans cet univers sans peine.
Ce roman graphique a été selectionné pour le prix FNAC France inter 2020. Certes pas Lauréat mais il mérite votre attention (car la sélection envoyait du lourd.)
Je vous recommande Mécanique Céleste si vous aimez : les mondes post apo, la balle aux prisonniers et les récits d’actions prenants et bien écrits. Un excellent moment de BD.