Gain de vitesse, perte d'intérêt
Deuxième tome de la version hardcore de Ghost, The Haunt passe à la vitesse supérieure avec de l'action, en veux-tu en voilà. Malheureusement, comme dirait ma copine "Ok, tu as le rythme, ok, c'est sympa. Mais un peu d'originalité, ça te dirais pas ?"
Le tome 2 de The Haunt nous amène dans une vision très active du personnage. On oublie les discussions qui durent des heures pour se concentrer sur l'action, la vraie, la pure ! Daniel Kilgore n'est plus prêtre, il a accepté sa mission d'agent spécial avec son frère-fantôme Kurt. Ensemble ils s'entrainent pour devenir les meilleurs, sous le nom de Haunt. Ils sont prêts à se battre contre Cobra et son chef : Hurg.
Alors, ce tome est vraiment de l'adrénaline. Au niveau dessin, c'est peut être mieux géré encore que le premier, y a rien à redire Capullo connait son taf, c'est parfait. Par contre, au niveau scénario, j'ai été bien moins séduit. C'est pas que c'est mauvais, loin de là. Mais voilà, en-dehors de l'action, il y a pas grand chose. Beaucoup de thématiques sont vites écartées. Daniel et Kurt ne se détestent plus, au contraire, Daniel se sent bien dans cette nouvelle vie, il n'est plus prêtre du tout et reconnait que, de toute façon, il y a jamais trop cru. Bref, toute l'opposition spirituelle entre les deux frères disparaît immédiatement, on perd ce moteur. Or, ça se sent car au final, l'histoire a beau être sympa, le personnage de Kurt apparaît comme ayant peu d'intérêt dans cette histoire. Sérieusement, il devrait faire la moitié du travail, et bien là, pouf, disparu, envolé. Son intérêt est proche du néant, avouons le.
Dans le même temps, il y a pas mal de thématiques qui sont survolés, le personnage de Charity par exemple, la prostitué que se faisait Daniel. On a le droit à trois petites scènes avec, autant la première est sympa, autant la suite, bof. De la même manière, la relation entre Cobra et sa femme est tellement ridicule, stéréotypé. Pourtant, les deux femmes promettent, ici, beaucoup de belles choses dans l'avenir si c'est bien exploité (ce que je doute légèrement, je dois l'avouer).
A côté de ça, Mirage et Amanda sont légèrement mis de côté, pratiquement oublié. On a d'ailleurs le sentiment qu'avec tant de personnages (et Kirkman et McFarlane en créent d'autres pour l'occasion), les auteurs ne savent plus où donner de la tête est géré. On se demande si ils oublient pas ceux qu'ils ont crée au début, comme Amanda et les mettent vraiment en retrait par rapport aux autres.
La critique est rapide, car ce tome est pas mauvais en terme d'action, d'occupation. On s'ennuie pas, c'est bien écrit, c'est fluide, captivant. Il y a de véritable progression dans l'histoire, c'est loin de n'être que superficiel. Pour autant, on regrette quand même le traitement déséquilibré des personnages et des thématiques. On perd le côté vraiment charmeur pour avoir une BD d'actions. Et honnêtement, je me pose une question : pourquoi acheter Haunt ? Oui, pourquoi acheter Haunt plutôt que Spawn ou Spider-man (les deux parents). Je comprend pas trop ce que Haunt a de plus à offrir que les autres. J'espère que le tome 3 montrera de l'originalité car l'action a beau être plaisante, il faut faire dans le novateur un petit peu quand même.