Retour à la normale

Après deux tomes remplis de rebondissement, dont un dernier très dense, Ultimate Spider-Man revient à la normale avec ce dixième tome, intitulé Mort d'un Bouffon. En effet, ici il n'est pas question de grandes sagas cosmiques qui va redéfinir le héro ou de clones. Non, nous avons plutôt le quotidien de Peter Parker : du lycée, des problèmes relationnelles, des discussions entre personnes normales et des combats contre des gros méchants.

Sur ce plan, le tome se divise en deux, d'une part la moitié concerne le Caïd et le désir de Daredevil de détruire son empire, d'autre part, le Bouffon Vert qui est enfin de retour. La première partie brille par son rythme, ses nuances, ses subtilités et son casting de folie. Ultimate Spider-Man sert vraiment de mise en avant de l'univers Ultimate de manière générale. Le récit est bien amené, passant des zones de bagarres à des combats plus psychologiques et amenant de réels chapitres dans cette quête.
Un véritable beau moment comme on aimerait en voir plus souvent. N'omettons pas qu'une des forces du récit est de ne pas séparer vie privée et vie de héro. Chez Peter Parker, tout se mêle.

Après cela, nous avons le droit à un numéro centré sur la conversation entre Tante May et Peter sur les révélations de la Saga des Clones. Sans être incroyable, ce numéro est cohérent. Il propose une discussion simple mais sincère, telle que Ultimate Spider-Man nous les fait aimer. Un plaisir, là encore, avec ce chapitre simple mais efficace que les lecteurs attendaient.

Enfin la dernière partie se concentre sur le retour tant attendu de Normab Osborn. Et je dois bien avouer que cela est pas mal, malgré mon peu d'attachement pour le personnage. Le retour est convaincant, naviguant entre menace inquiétante et extrême calme du personnage, on y croit totalement. Dans le même temps, la triple opposition Shield/Spider-Man/Shadowcat offre une certaine confusion assez logique pourtant avec la situation.
Malheureusement le tome chute avec ce récit qui ne parvient pas à utiliser de manière cohérente le personnage de Harry. En effet, le personnage est utilisé à la fin tel un Deus ex Machina. Bendis tente de nous émouvoir, mais ça ne marche pas : le personnage fut bien trop rare pour parvenir à nous émouvoir réellement. On a donc une fin un peu facile, franchement fade, pour un arc pourtant très plaisant.
Notons aussi un second bémol : clairement il nous manque des informations sur le dynamisme actuel du Shield, dommage pour les lecteurs.

Un tome plutôt bon, qui renoue avec la formule habituelle, une bonne chose après les événements très spécifiques de la Saga des Clones. Dans le même temps, Ultimatum se fait sentir car un désir de boucler les différents récits en cours apparaît clairement. En effet, à peine deux ans séparent ce tome de la fin de la première période de l'univers Ultimate et il est possible que Bendis ait déjà senti la nécessité de commencer à se tourner vers une semi-conclusion.