Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
2018 octobre | 288 pages | Achevé le 22/09/2025
✍️ Fred Fordham
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Avant-propos :
J’aime placer un peu de contexte autour de l’œuvre, en piochant librement des informations sur le net. D’abord, c’est pour moi une façon de ne pas oublier mes découvertes avec le temps quand je relis mes propres textes, mais aussi parce que je trouve que cela donne du corps à mes propos par la suite, tout en évitant les redites. Pour ce roman graphique, il me paraît particulièrement important de partager quelques éléments, tant cette histoire ne laisse pas indifférent.
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (To Kill a Mockingbird) est ici un roman graphique illustré et rédigée par Fred Fordham. Traduit de l'anglais américain par Isabelle Stoïanov, relu et actualisé par Isabelle Hausser. Ce titre est à l’origine un roman classique de la littérature américaine, écrit par Harper Lee et publié en 1960.
Historiquement, ce roman présente la particularité d'être paru, en français, sous trois titres successifs : Quand meurt le rossignol, en 1961 ; Alouette, je te plumerai, en 1989 ; Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, en 2005.
Il a également fait l’objet d’une adaptation cinéma en 1962 : Du silence et des ombres (To Kill a Mockingbird), film américain réalisé par Robert Mulligan qui a remporté 3 oscars sur 8 nominations.
Nous sommes dans les années 1930 pendant la Grande Dépression, dans la ville fictive de Maycomb en Alabama, au cœur de l'Amérique sudiste ségrégationniste. L'histoire d'un avocat et de ses deux enfants qui accepte, envers et contre les préjugés moraux et politiques de son époque, de défendre un homme noir accusé d'avoir violé une femme blanche...
Ce que j’en pense :
Je n’ai jamais lu le livre ni vu l’adaptation cinématographique. C’est à travers ce roman graphique que je découvre cette œuvre de Harper Lee, fabuleusement illustrée et adaptée par Fred Fordham.
En dehors du synopsis, je ne connaissais absolument pas cette histoire et c’est, bien évidemment, une magnifique découverte.
Cette BD m’invite et m’incite à regarder le film, mais aussi à lire le roman afin d’en décortiquer toutes les subtilités et, surtout, d’en puiser toutes les dimensions sociales.
J’avoue ne pas être resté indifférent face à ce récit qui questionne la société de l’époque, mais qui trouve encore aujourd’hui un écho troublant. Au fond, ces problèmes sont-ils véritablement réglés à l’heure actuelle ?
Au-delà des thématiques politiques, de la pauvreté, des classes sociales, de la religion, du genre et des préjugés raciaux, c’est une histoire racontée du point de vue des enfants. Et je trouve ça génial.
J’ignore le degré d’authenticité de cette adaptation par rapport au roman original, mais j’ai adoré la manière dont le récit est construit.
L’enfance, c’est sacré. Raconter une histoire de ce genre à travers les mots et le regard d’une petite fille – « Scout », son surnom, qui est la narratrice – je trouve ça brillant.
Je crois que c’est toujours mieux de lire plutôt que d’expliquer toutes les dimensions de ce roman graphique. L’écriture est fluide, les personnages marquants, et les dessins magnifiques. C’est très facile à lire et à plonger dedans.
Je me suis senti profondément ému par le développement et l’évolution des protagonistes. On ressent beaucoup de choses au fil des pages. Et c’est exactement ce que j’attends d’une œuvre, qu’elle soit écrite ou filmée.
Dans l’esprit et les thématiques, ce récit m’a rappelé La Ligne Verte de Stephen King et sa prodigieuse adaptation cinématographique. Il m’évoque aussi des films comme Empire du Soleil de Steven Spielberg – où, même si le sujet est différent, l’histoire est vécue à travers les yeux d’un enfant –, ou encore La Couleur Pourpre et bien d’autres. Les années 30, au cinéma comme en littérature, offrent toujours une immersion historique aussi riche que fascinante.
Je suis ravi de cette lecture et je la recommande chaudement.