Il faut qu'on parle d'alchimie et d'idéologies...
Je pense que beaucoup de gens vont passer à côté s'ils n'ont pas été initiés à l'hermétisme et l'alchimie.
Mais tout d'abord, c'est un 5 pour moi. C'est même plutôt la moyenne des notes que j'avais en tête. Je n'y est pas été indifférent, ça c'est sûr. C'est beau et c'est complet, même si Sarah et Aniss semblent subitement tout comprendre à ce qui se passe sans jamais passer par l'initiation personnelle (et normalement longue) de l'alchimie. En toute logique, un profane qui se retrouve embarqué là-dedans aura plutôt tendance à fuir en courant à mon avis, mais passons. Un bon point aussi pour l'intensité que prend l'histoire passée la moitié (surtout l'oeuvre d'Aniss et ce qui suit directement).
On y retrouve donc de la référence aux quêtes alchimiques à foison. J'ai trouvé ça bien, en ce qui me concerne. Mais le malaise, c'est que rien dans l'histoire de l'alchimie ne valide entièrement les thèse philosophiques anti-déterministes, et que l'auteur semble absolument vouloir faire des grands-écarts idéologique entre ce qu'il a compris de l'alchimie et la tendance intellectuelle occidentale actuelle, très portée sur des sujets libertaires, donc individualistes.
L'alchimie semble donc ici être utilisée pour faire un lien entre d'un côté les individus, et d'un autre côté un mélange universel de paix et d'amour fantasmé. C'est une parabole bien sur, qui n'est même pas si mal amenée, mais la lecture m'a mis quelques fois en colère pour ce qu'elle tendait parfois à militer. Et je ne supporte pas ça.
J'ai donc quelques fois voulu mettre un beau 10, parfois un beau 1.
Par contre il faut le reconnaitre, c'est probablement une des BD les plus originales que j'ai pu lire ces dernières années, mais qui nécessite quelques connaissances spécifiques.