Dans un monde post-apocalyptique, l’humanité a muté de manière anarchique. La civilisation est retournée au Moyen-âge, mais le convoyeur a une mission. Il assure le transport de n’importe quoi, moyennant un étrange paiement.
Cette critique couvre toute la série.
Tristan Roulot et Dimitri Armand sont tous deux de vieux routards de la BD. Ils offrent ici un récit audacieux mêlant aux éléments classiques du genre certaines originalités très bien trouvées.
L’absence de manichéisme, renforcé par la dureté du monde, permet de développer un scénario réaliste particulièrement retors. Car ce récit repose avant tout sur le twist titanesque à la fin de son deuxième tome qui renverse complètement l’histoire. Les personnages principaux changent de rôle sans jamais déterminer qui sont les gentils (y en a-t-il dans cette histoire ?). Le seul regret est l’absence d’explication pour le monstre de fin qui tire les ficelles (je spoile à peine) dont on ne sait rien, et c’est un peu dommage ; une once d’explication aurait été bienvenue. De même, la chute est un poil bâclée. Cela ressemble à des auteurs qui terminent à regret un monde dans lequel ils s’éclatent, et cela se comprend.
Niveau dessin, le talent réaliste de Dimitri Armand colle parfaitement à cette histoire barbare. Les traits sont expressifs, les mouvements vrais et les détails horriblement précis. Si certaines scènes sont carrément dégueu (je ne suis pas fan des champignons), elles n’en restent pas moins grandioses.
Le Convoyeur est une grande et belle série de bandes dessinées, très bien travaillée, mais d’une dureté difficile à supporter pour les plus sensibles. À découvrir en connaissance, donc.