Les X-Men sont mes personnages préférés. C’est avec eux que j’ai commencé les comics il y presque trente ans dans Special Strange. Alors que je suis en plein cœur des Intégrales des années 80 actuellement, mais aussi dans le run de Jonathan Hickman et également la fin des X-Men Blue, Red et Gold, la sortie de Onslaught était très attendue de ma part. Car je dois bien que je n’ai jamais lu cette saga culte, et malgré sa connotation très années 90, je me devais de m’y plonger. Du coup, avant de me jeter sur Onslaught, je me suis attelé au prélude en Omnibus.


Après l’Ère d’Apocalypse, une grande menace plane sur les X-Men : Onslaught, un puissant adversaire qui a plongé le Fléau dans le coma. Mais avant de découvrir qui est réellement cet ennemi, les mutants doivent affronter un groupe de super-vilains dirigé par Marrow ainsi qu’Holocaust, le fils d’Apocalypse.
Un traître se cache dans les rangs des X-Men, trop occupés à gérer de nombreuses menaces, les mutants ne perçoivent pas ce qui se trame dans l’ombre. Ils l’ignorent encore, mais tous leurs faits et gestes sont surveillés par un adversaire implacable : Onslaught.
(Contient les épisodes US X-Men Prime #1 ; Uncanny X-Men (1963) #322-328, Annual 95 #1(I) ; X-Men (1991) #42-49, Annual 95 #1(I-II) ; X-Men Unlimited (1993) #8-9 ; X-Men: Clan Destine #1-2 et Sabretooth Special (1995) #1)


Tout est rentré dans l’ordre, la normalité est de retour, si on peut le dire ainsi. La page de l’Âge d’Apocalypse se tourne et personne ne semble, chez les mutants, ne garder le moindre souvenir de toute cette période. Personne hormis Bishop. Mais ce n’est pas pour autant que tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et nous découvrons les situations du moment grâce à l’épisode X-Men Prime.


On découvre un Charles Xavier qui semble perdu, perplexe, en proie au doute, un doute qui le dévore. Wolverine perd son humanité et devient une sorte de bête sauvage. Les mutants restent les cibles privilégiés des racistes de l’époque, et la violence grimpe d’un pas. Et n’oublions pas le virus Legacy, de plus en plus dangereux et qui cible maintenant, également, les humains. Gambit est dans le coma tandis que Malicia est partie en road trip avec un Iceberg qui essaie de la raisonner. Enfin, une nouvelle menace pointe le bout de son nez chez les Morlocks.


A travers les épisodes présents dans cet Omnibus, nous assistons à toutes ces histoires, à toutes ces intrigues. Les X-Men sont sur tous les fronts, que ce soit pour des menaces extérieures ou des conflits internes. Ils ne semblent pas avoir une minute de repos. Et même lorsqu’ils essaient de s’adonner à une bonne partie de baseball, les menaces ne sont pas d’accord.


Du coup, personne ne se rend compte que Xavier est en train de perdre pied. La certitude en son rêve semble s’effriter. Et l’une des principales causes de cette « chute », se nomme Dents-de-Sabre. Xavier était persuadé qu’il pouvait « soigner » Creed, qu’il pouvait changer ce qu’il était au fond de lui. Mais peut-on changer un homme, un mutant, intrinsèquement mauvais ? La réponse est simple, non ! Et le pire c’est que Xavier ne se rend pas compte que c’est lui qui change au contact de ce monstre. Que ce dernier a un impact sur toute son équipe. Lorsque Xavier ouvre les yeux, il est déjà trop tard.


Si Xavier perd les pédales petit-à-petit, que Wolverine se rapproche de plus en plus de la bête, c’est toute l’équipe qui semble sombrer avec son capitaine. Mais jusqu’où vont-ils sombrer ? On sent que quelque chose de grave va se produire. On nous l’a annoncé en même temps. On sait que quelqu’un va trahir les mutants, et pire, les scénaristes nous mettaient en garde, n’importe qui pouvait être le traître qui allait entraîner la perte des X-Men. N’importe qui !


Si l’on prend le temps de lire, attentivement, ces épisodes, nous pouvons relever certains indices qui montrent que Xavier allait craquer à un moment à un autre. Beaucoup de ses actes, de ses décisions révèlent que le poids de la mission devient trop gros, trop lourd, trop oppressant même.


Ce ne sont pas de mauvaises histoires qui nous sont proposées ici. Elles ne sont pas exceptionnelles non plus. Mais c’est plaisant à lire. De nombreuses intrigues, le plaisir de retrouver les X-Men a une période où l’imagination était débordante et bonne. De l’excellent travail sur les différents personnages. Il faut dire qu’avec Scott Lobdell et Fabian Nicieza, on se retrouve avec deux excellents architectes des mutants.


Des scènes d’actions, des scènes de vie quotidienne et de calme, une intrigue de fond, une menace qui se prépare, de nombreux personnages, avec un excellent travail sur la psychologie, de bons dialogues, c’est mainstream mais du bon maistream, avec de la profondeur, et toujours cette haine raciale qui frappe les mutants, et qui semble, petit-à-petit, les dépasser. Il n’y a qu’à voir ce pauvre mutant tabasser à mort devant chez les X-Men, incapables de le sauver alors qu’ils combattent des menaces cosmiques au petit-déjeuner.


Graphiquement, je ne suis clairement pas fan. C’est très beau, mais j’ai horreur des dessins durant cette période, durant ces années. Alors oui, il y a du très, très, très bon, comme Andy Kubert ou Alan Davis, des artistes dont je suis fan. Mais il y a aussi Joe Madureira et toute une galerie d’artistes, qui cartonnaient, cartonnent, qui plaisent beaucoup, mais dont le style nerveux et plein de testostérone ne me parle pas. Je veux dire voir Creed avec des épaules plus larges qu’un séquoia ou qu’un éléphant, non merci. Esthétiquement c’est joli, mais cette surenchère gâche tout.


Bref, un Omnibus plutôt sympathique à lire. Pas forcément essentiel pour découvrir Onslaught, d’autant que le second tome n’aura jamais vu le jour. Cela dit il permet de replonger dans ces glorieuses années, et c’est toujours bon à prendre.

Romain_Bouvet
7
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le 11 avr. 2022

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