Glam et Comet, duo plus choc que chic

Parues en deux tomes aux éditions Albin Michel entre 2005 et 2007, les aventures saturniennes de Glam et Comet mériteraient une petite réédition en intégrale. Et pas seulement parce que le dessinateur Riff Rebb’s a fait sensation dans les années 2010 pour ses adaptations de Jack London avec Le Loup des mers et Le Vagabond des étoiles.

Non, non.

Parce que les petites minettes, elles sont drôles. Dans un cadre spatial, rempli de créatures extraterrestres farfelues, nos deux « terreuses », telles qu’elles sont appelées sont coincées sur Saturne, suite à un mauvais tour d’un petit brigand. Poursuivies par la police du coin, des petits cochons courts sur pattes et des grands robots en boîte de conserve, elles vont devoir vivre de petites magouilles et de débrouilles pour espérer revenir un jour sur Terre.

Au scénario Corcial ; il s’était déjà fait remarquer chez Dupuis avec les séries Les Dragz et surtout les Zorilles, pleines de malices. Le ton est ici bien plus adulte, plus cinglant avec ces deux héroïnes malgré elles, de fortes têtes, entre Glam, plus candide et la brune Comet, plus cynique. Un duo bien assorti, réfractaire à l’autorité, à la fois coupables et victimes, débrouillardes mais le plus souvent embarquées dans des histoires qui les dépassent.

Les deux tomes sont composées de petites histoires qui ont été publiées dans L’Écho des Savanes, si je m’abuse. Quelques pages seulement, et c’est parfois bien trop court, tout va très vite. Le deuxième tome en propose les meilleurs, assumant pleinement sa science-fiction un peu plus folle, où on y trouve aussi bien un routier bambin qui va avoir une poussée d’hormones à leur contact, une différence temporelle entre elles et un couple de moucherons et même une inversion de sexes qui ferait le bonheur des amateurs de gender swap d’aujourd’hui.

Avec Riff aux dessins, ces femmes de caractère ont l’insolence de punkettes spatiales, mais aussi une sensualité bien à elle, qu’elles utiliseront parfois à leurs fins, ou bien qui se retournera contre elles. Le trait est souple et agité, d’une grande nervosité mais presque charnel, donnant corps à cet univers, et il faut bien de l’imagination pour le composer d’autant de créatures extra-terrestres. Les cases s’enchaînent, renouvelant leur composition à la page suivante, dans un dynamisme toujours constant, bien que parfois un peu vain.

Malicieuses mais malchanceuses, Glam et Comet notre duo de choc empêtré dans des péripéties rocambolesques ne manque pas d’humour, grâce à leurs caractères et à la personnalité de l’univers de science-fiction décalé crée par Riff et Corcal. Le tout s’apprécie sans conséquences, sans messages derrière, juste le majeur levé contre la morosité. On se prend à rêver d’une rencontre avec Cosmik Roger, création de Mo/CDM et Julien/CDM pour Fluide Glacial, autre terrien de l’espace poissard et pilier de bar. Il y aurait des étincelles.