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C'est dans un monde où les animaux ont pris la place des humains (civilisation, habitude, évolution etc) que nous plonge Blacksad, où l'on suit un chat noir à museau blanc dénommé John Blacksad et exerçant le métier de détective privé.


C'est une fantastique introduction à l'univers de Blacksad que propose Quelque part entre les ombres. Tel dans un film noir de l'âge d'or hollywoodien, on navigue entre vapeur d'alcool, fumée de cigarettes, détective privé ou autres crimes dérangeants. D'ailleurs, les comparaisons avec les films noirs ne s'arrêtent pas là, tant on y retrouve des éléments propres dans le graphisme ainsi que la narration et les dialogues et c'est tant mieux, en plus d'adorer et d'être fasciné par ce genre, c'est ici totalement maitrisé, sans tomber dans le pastiche et sachant se créer un univers unique et propre à lui-même.


La force de ce premier tome de Blacksad, en plus d'introduire rapidement et efficacement l'univers, se trouve dans son atmosphère et les personnages. L'atmosphère est sombre et mystérieuse, tout comme la fascinante galerie de personnages que dresse Canales où la finalité et les intentions de chacun restent ambiguës et floues. C'est un vrai plaisir de suivre le détective Blacksad dans son enquête, Canales reste sur lui, met en avant ses pensées et l'écriture classique (typique du héros désabusé et solitaire) est très bien traitée, aucunement caricaturale et terriblement attachante. Ceux tournant autour de lui participent pleinement à l'atmosphère et l'avancement de l'histoire, à l'image du commissaire berger allemand et de ceux qu'il va rencontrer de manière éphémère. Malgré une ou deux résolutions un peu trop faciles, elles ne sont aucunement préjudiciables et l'enquête est très bien ficelée, sombre à souhait et mettant en avant un monde pourri et similaire au nôtre.


La qualité graphique participe aussi pleinement à la réussite de l'oeuvre, ainsi que la plongée dans cet univers. Que ce soit dans les couleurs, les détails, l'expression des personnages ou les arrière-plans, on frôle la perfection, c'est adéquat à l'ambiance et superbe. Un autre point fort se trouve dans sa façon de définir l'humain via ses animaux (où les insectes restent cependant à l'image de notre monde) et d'user de la caricature pour les décrire. Ce point-là, surtout lorsqu'il est bien exploité comme cela, permet à l'oeuvre de sortir des sentiers battus et d'apporter un plus à un style qui a été vu et exploité à de très nombreuses reprises.


Bref, quel régal ! Canales et Guarnido nous plongent tout droit dans une ambiance sombre, fascinante et ambiguë pour y suivre les péripéties d'un détectivé désabusé, et ce n'est que plus envouté, et impatient de découvrir la suite, que l'on ressort de ce premier tome.

Docteur_Jivago
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le 16 août 2015

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Docteur_Jivago

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