Red par Gatcha

Paul Moses, ancien tueur redoutable de la CIA, profite d’une retraite à l’écart de tout, entrecoupée par les flashs de ses missions sanglantes et les appels à sa contact au service des retraites. Sa vie pourrait continuer ainsi jusqu’au bout mais un changement de direction au sommet de l’agence américaine va tout bouleverser. Désireux de faire le ménage sans se préoccuper de l’avis des professionnels qui le mettent en garde, le nouveau directeur décide de l’éliminer pour éviter toute fuite au sujet d’un élément aussi dangereux. Sans le savoir, il remet dans le circuit un assassin implacable et déterminé, malgré son âge. Code rouge !
Cette mini-série très brève, de seulement 66 pages, a profité de son adaptation au cinéma pour être rééditée. La version grand écran, avec son casting impressionnant, n’en reprend que les grandes lignes – et même pas le prénom du héros – et élimine toute l’essence du récit de Warren Ellis. Là où le scénariste voulait démontrer comment les magouilles d’une agence gouvernementale pouvaient se retourner contre elle, avec toute la brutalité et la désespérance qu’elle créait autour d’elle, Robert Schwentke ne réalise qu’un énième film d’action à la gloire de Bruce Willis, bien plus humain et sympathique que son alter-ego n’ayant connu que le meurtre et la solitude. Cet album au scénario brillant et désenchanté bénéficie du superbe traitement graphique de Cully Hamner, dont le style presque cartoony tranche avec la violence omniprésente du récit. Avec les couleurs vives de David Self, évidemment à majorité de rouge, la lecture se révèle passionnante et captivante.
Un comics vite lu mais marquant.