L'absurbe

Profitant d'un cours séjour au pays du neuvième art, je fis un saut à la célébrissime BDthèque du centre national de la BD à Bruxelles pour faire l'acquisition d'une oeuvre Belge et ainsi me la péter en disant aux curieux qui découvriraient pour la première fois la RAB (bougres d'ignorants dont je faisais partie jusqu'alors !) que "c'est au CBBD (les acronymes ça fait plus mystérieux, élitiste, tupeuxpastestquoit'asvu) de Brussels (ouais, même la prononciation compte) que je fis l'acquisition...". Donc voilà. Je me la pète. Je me gargarise. Mon orgueil est boursouflé par la fierté prétentieuse qui m'anime depuis que je fis l'acquisition... Mais je m'éparpille. Je m'éloigne du sujet. Je digresse.

"Graisse". HAHAHA.

C'est mauvais, je sais. Surtout que j'aurais dû dire que j'écrisgraisse mais c'est moins joli. Et moins compréhensible aussi. Enfin pour être plus précis c'est pas mauvais, c'est absurde. Vous savez l'absurdité ? C'est pas seulement quand on est dur de la feuille mais aussi quand on est sourd du cervelet. Ravagé du ciboulot. "Qui est inepte, contraire à la raison" qu'ils disent les dicos... Fin', moi je suis ptet' inepte mais je suis pas inapte à contrarier la raison, surtout quand c'est celle du plus fort. Celle de la jongle de Grolarzand, fils d'hippopotame, par exemple.

Ouais, j'suis un rebelle de la logique moi m'dame.

D'ailleurs c'était pas prévu tout ça. Je devais écrire une critique des plus sérieuses mais j'y peux rien, depuis que j'ai lu ce pavé j'arrive plus à écrire sérieusement. C'est absurde, voyez ? Au moins autant que les cours de SVT du prof Éructation, les investigations de Charolles et Bougret, les multitudes de planches éparpillées à travers ce monde grandiose du grand n’importe quoi. Pi les dessins n'en parlons pas... C'est caricatural à souhait, c'est de la virtuosité à l'état brute, on verrait presque les personnages sortir de leurs cases pour nous en coller une tellement c'est irréaliste.

Nan, franchement j'y arrive plus.

Mais c'est pas tout ! Le mec qui a pondu ça se permet des parenthèses poétiques, des apartés philosophiques et porte un regard critique (extradiégétique pour être plus clair) au travers d'une coccinelle (fallait y penser) qui recherche des brocolis (qui ressemblent un peu à des choux allongés faut bien l'avouer)... Et pourquoi ? pour se foutre de sa propre poire ! Et le pire c'est que c'est réussi crénon de dious ! Ah le saloupiau que c'est c'lui là...

Marcel Gotlib, vous connaissez ?