Ce troisième tome de Sacrifice se révèle particulièrement épique. Pigeon n’est clairement pas prêt à lâcher son combat contre les dieux, quitte à se laisser dévorer par la vengeance et la haine, au risque de devenir exactement ce qu’il combat. Dans ce volume, il trouvera même un allié aussi inattendu que surprenant.
En opposition à ce chemin destructeur, Soluna entame une véritable prise de conscience. Elle réalise le poids de son ancien statut, mesure les conséquences des actes des dieux et comprend qu’elle peut agir pour tenter de réparer les choses. Deux voies se dessinent alors pour bouleverser le statu quo divin : l’une menée par la haine, l’autre par la rédemption.
Le tome est indéniablement spectaculaire. Les affrontements de Pigeon face aux dieux sont impressionnants et d’une grande intensité. En revanche, le rythme est parfois trop effréné : l’action s’enchaîne vite, avec des transitions parfois abruptes, au détriment du développement psychologique et émotionnel des personnages. Un peu plus de respiration aurait permis d’approfondir ces aspects, qui manquent légèrement ici.
Visuellement, le travail de Fiumara et Araujo est remarquable. Les dessins sont puissants, détaillés et constituent sans conteste l’un des grands atouts de cet opus.
En résumé, un bon tome qui étoffe efficacement l’univers et impressionne par sa mise en scène, mais qui aurait gagné à ralentir légèrement le tempo pour laisser davantage de place à l’émotion et à la psychologie des personnages.