Non, je ne mettrai pas sept
Pour son premier tome de la saga Sept, Delcourt envoie du lourd en chargeant Fabien Vehlmann et Sean Phillips d'offrir aux lecteurs un album qui donnera envie de lire les 6 tomes suivants. Velhmann a déjà commencé à travailler sur Spirou et Fantasio, quant au britannique Sean Phillips, il est déjà connu pour son travail sur WildCATS et X-men. Malheureusement, même ce duo talentueux ne parvient pas à sauver le concept franchement limite de la collection. Expliquons nous, si l'idée de raconter 7 histoires différentes de 7 équipes, avec à chaque fois un dessinateur et un scénariste différent, est intéressante et pour le moins intrigante. Elle est pour le moins sous le joug de la pire des menaces d'une BD : la taille ! 64 planches c'est trop court, et ce tome illustre à merveille le problème.
Le scénario de base est pourtant loin d'être mauvais. Durant la seconde guerre mondiale, l'Angleterre décide de former une équipe spécial de 7 psychopathes pour aller assassiner le Führer. Ces 7 fous, dérangés du bocal pourront ainsi avoir des raisonnements imprévisibles et échapper à la défense allemande. Cette opération est validée surtout en raison du faible budget nécessaire plus que de la confiance envers un potentiel succès.
Pourtant, on a là un soucis inhérent à l'histoire, à la thématique même, c'est le découpage qui déplait, du fait de la petitesse du récit. Franchement, avec un tel sujet, on aurait voulu en avoir plus, mais Vehlmann fait comme il peut pour ne pas trop frustrer ces lecteurs même si du coup, il s'interdit de développer trop ces personnages. Chacun a le droit à une petite scène pour lui, mais finalement, ça avance bien peu. Le recrutement met 27 pages à ce finir, ensuite il faut attendre 12 pages de transitions pour que la mission débute (même si il y a de l'action entre temps) et enfin, on a un peu plus d'une vingtaine de page pour boucler le sujet du tome.
Finalement l'histoire c'est surtout ça, un défilé de psychopathe et un traitement rapide ensuite, car on ne peut rien faire de plus. Du coup, c'est pas que la narration se casse la gueule mais Vehlmann fait comme il peut et franchement, il part clairement avec un handicap. En prime, il décide d'ajouter un petit délire complotiste qui permet d'offrir une belle fin, mais il n'a pas le temps de le développer suffisamment. Ca reste quand même assez intéressant, pas captivant non plus, mais ça se lit vite et bien. On est déçu du manque de substance justement car le peu qu'on a nous donne envie d'en avoir d'avantage.
Pour le dessin, ba franchement Sean Phillips ne m'a absolument pas convaincu. Sans être moche, j'ai trouvé que ça manquait de force, de charisme. Bon, il fait le travail, ça c'est clair, mais je pense qu'on pouvait espérer mieux. Notons également que certains personnages se ressemblent et donc parfois on se demande si on confond pas (car en plus, on a une petite dizaine de protagoniste présentés en moins de 30 pages).
Au final, graphiquement, on pouvait s'attendre à mieux, comme pour l'histoire. Le principal défaut reste technique, on aurait aimé avoir plus de pages pour une telle histoire, malheureusement, on doit se limiter à 64 planches, faisant beaucoup de déçus. La question qu'on peut se poser maintenant c'est : un scénario aussi original ne pouvait pas se satisfaire d'un tel format, doit-on espérer qu'une histoire moins spectaculaire convienne mieux ?
