Sergent Keroro
6.4
Sergent Keroro

Manga de Mine Yoshizaki (1999)

Parfois, des œuvres sans grand intérêt intellelectuel, ont une valeur symbolique à vos yeux.
C'est le cas de Keroro, histoire d'un gang de grenouilles abruti, mené par son chef aux deux neurones, construisant inlassablement de maquettes, prétextant un envahissement que l'on l'attend d'ailleurs encore. Plans foireux en rafale, no direction, no intrigue, mais un humour aussi gratuitement bon qu'un hamburger qui nous dégouline partout sur les doigts.


Marqué par un tas d'histoire d'amour impossibles et si grotesques qu'elles n'aboutiront pas (notamment avec la richissime et bipolaire Momoka qui veut séduire par tout les moyens Fuyuki et le viril soldat Giroro qui fantasme sur l'effrontée Natsumi) le manga se met à partir dans tout les sens dans une folie furieuse quotidienne.


Yoshizaki surfe ainsi sur la vague d'un humour complètement extrême et décalé, pas du tout sage et sans aucune censure par rapport à l'animé éponyme bien édulcoré.
Le choc culturel de la rencontre entre aliens et humains qui s'efforcent de cohabiter ensemble (à travers une mosaïque d'histoires plus ou moins courtes) permet des gags grotesques bourrés de clins d'oeuils, dans un ensemble grandement délirant.


L'atout qui a sans doute permis une telle longévité dans un manga comme celui-ci, réside sans aucun doute dans la capacité à renouveler l'essence des personnages, c'est à dire faire évoluer légèrement des personnalités initialement pleines de stéréotypes, au fur et à mesure que les relations se complexifient et que de nouveaux personnages font leur apparition. C'est aussi d'autre part, la faculté qui permet de nous identifier à la vie de cette famille déjantée, avec une chronologie qui permet de vivre quotidiennement avec eux : au fil des saisons, des fêtes, des années.


Au delà de l'humour, un réel attachement se fait sentir à l'égard ces petites grenouilles Power Rangers vicieuses. On a irrésistiblement envie de prendre part à cette virée cosmique entre Terre et Espace, les accompagner dans leur décadence. Un abrutissement délicieux pour les périodes d'ennui profond, de contrariété, où tout simplement pour apprécier ce personnage unique qu'est Keroro.


C.

Créée

le 16 févr. 2015

Critique lue 320 fois

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