le 12 nov. 2017
Critique de Serum par jerome60
Paris, en 2050. La dictature s’est installée en France et Kader, suite à une condamnation dont on ne connaît pas les causes, a subi une injection de sérum l’obligeant à dire en permanence la vérité...
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En 2050, la France est devenue un état policier. Il y a 4 ans, Kader a été arrêté et on lui a injecté un sérum, le condamnant à dire la vérité en toute circonstance. Depuis sa sortie de prison, il vit désormais seul dans un appartement glauque de la zone de transit et travaille comme cadre de maintenance d’un parc éolien. Il a très peu de contacts avec les autres notamment pour ne pas avoir d’ennuis. Sa vie morne et déprimante se déroule de manière routinière, sous la surveillance intensive des autorités. Un jour, le pylône d’une des éoliennes qu’il inspecte est tagué avec un sigle mystérieux, ce qui attire l’attention de la police. Celle-ci va mener l’enquête en soupçonnant Kader d’avoir un rapport avec tout cela…
Lorsque j’ai appris en début d’année que Cyril Pedrosa venait de sortir un nouvel album, j’ai lu le pitch qui m’a tout de suite donné envie de l’acheter. Lorsque j’ai recherché sur le net, différents extraits pour me faire une première idée, je n’ai pas été surpris. Au départ, j’ai cru tout bêtement que c’était lui qui avait illustré cet album et je n’ai pas su tout de suite que ce n’était pas le cas. Non pas que le coup de crayon ressemblait à ses dernières œuvres mais plutôt que j’étais habitué à le voir endosser des styles graphiques différents (celui de Ring Circus n’est pas le même que celui d’Autobio qui lui-même est différent de Portugal et Les équinoxes).
Grosse surprise donc lorsqu’en voyant sur la page de titre, j’ai appris que Cyril Pedrosa était le scénariste et non le dessinateur. Cela n’empêche, j’ai découvert une autre facette de l’artiste, celle d’imaginer des histoires pour les autres car je crois que c’était la première fois qu’il en racontait une qu’il ne mettait pas en image lui-même. D’ailleurs, d’après ce que l’on comprend dans la page de remerciements, c’est notamment grâce aux encouragements de son compère, le scénariste David Chauvel que l’auteur s’est lancé et que l’aventure de Sérum a pris forme. C’est aussi un vrai risque pour lui car il s’éloigne de un peu de son univers habituel.
L’auteur respecte certains codes de l’anticipation en créant un univers dystopique, c’est-à-dire basé sur une société imaginaire, organisée pour empêcher ses membres d’atteindre le bonheur. Il imagine un Paris finalement assez proche (2050, c’est demain) où certes, il y a un peu plus de technologie qu’aujourd’hui mais où de nombreux éléments nous rappelles la France actuelle. C’est l’utilisation finalement d’un futur plausible qui rend son propos efficace et nous permet de nous projeter. Cyril Pedrosa part du principe que c’est inhumain d’être obligé de dire la vérité en toute circonstance. Son propos n’est pas de dire que mentir c’est bien ou mal mais plutôt que chaque être humain devrait décider lui-même s’il veut dire la vérité ou non, cela s’appelle le libre arbitre. On s’aperçoit que la recherche de la vérité à tout prix, a un prix. Il s’agit aussi d’une réflexion politique sur le pouvoir et la façon de s’en servir.
Le coup de crayon de Nicolas Gaignard, dont c’est la première BD, nous offre ici une démonstration très satisfaisante de son talent. Il arrive à jouer avec les contrastes pour cette œuvre assez sombre. On y voit par exemple la belle couverture où l’on ressent toute la grisaille et la noirceur de l’album avec néanmoins un effet de style qui nous suggère l’espoir et représenté par les papillons jaune d’or. Cette couleur jaune marque un réel décalage avec les couleurs ternes de l’album qui sont utilisées ici pour renforcer le propos et insister sur la solitude du personnage. Le découpage des cases est tout ce qu’il y a de plus classique, pour montrer le côté rigide et normalisé de la société dépeinte. Le style graphique que le dessinateur utilise pour cette œuvre est en totale adéquation avec l’austérité de ce monde froid et hostile à la Georges Orwell.
Version illustrée : http://www.artefact-blog-bd.com/recit-complet/serum/
Créée
le 4 mars 2018
Critique lue 235 fois
le 12 nov. 2017
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