Seven Sons
6.3
Seven Sons

Comics de Robert Windom et Jae Lee (2023)

Ils sont nés, les divins enfants !

Un projet stimulant.

Pour une fois dans la catégorie des prophéties bibliques, ce n'est pas la naissance de l'Antéchrist qui est anticipée, mais bien celle du "second fils de Dieu". Sauf qu'ils sont sept, nés le même jour, d'une mère vierge. Sept fils potentiellement capables d'apporter sur Terre la félicité promise, la paix et la morale afférentes à ce royaume céleste annoncé de toute antiquité. Et des miracles à gogo.

Pourtant, tout le monde n'adhère pas à cette vision idyllique et, en parallèle de la montée d'un néo-christianisme écrasant les autres croyances sous la force implacable de la réalité, un mouvement de résistance se construit, de farouches opposants qui entreprennent d'assassiner ces êtres miraculeux avant leur avènement. C'est ainsi qu'en 1999, il ne reste plus que 2 de ces sept fils, et l'un d'entre eux, entouré d'un dispositif de sécurité renforcé, est sur le point, à la veille de son 21e anniversaire, d'accomplir sa destinée.

Découpée en sept chapitres (évidemment), l'histoire se suit avec attention, grâce aux nombreux mystères entourant tant leur naissance que les attentats qu'ils ont connus : les flashbacks à la pelle compliquent un peu la lecture, et quelques révélations obligeront peut-être les moins attentifs des lecteurs à revenir en arrière pour vérifier un événement (et notamment l'identité de l'inconnu amnésique qui s'éveille dans une ruelle sordide et se présente dans une épicerie au tout début de l'album). Cependant, ce n'est pas rédhibitoire, et le découpage apparemment chaotique des cases sur certaines pages ne rend pas plus ardue la compréhension de l'intrigue. En revanche, le style graphique propre à Jae Lee peut sans aucun doute poser problème : si ses couvertures (reproduites à la fin de l'ouvrage) sont parfois sublimes, il n'en est pas de même de l'intérieur, avec des personnages très difficilement reconnaissables, avec tous ces visages identiques et inexpressifs (il faut vraiment s'attacher à une coupe de cheveux ou une cicatrice pour distinguer les uns des autres). Les rares scènes d'action sont proprement illisibles et l'envrage n'aide vraiment pas à rendre certaines planches intelligibles. L'artiste a sans doute ses aficionados, et bénéficie d'une aura peut-être justifiée, mais ses crayonnés plombent nettement l'intérêt de l'album qui s'avère pour le coup fastidieux.

Dommage, car l'entreprise était prometteuse.

Vance
5
Écrit par

Créée

le 31 déc. 2023

Critique lue 10 fois

Vance

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