Shiki
7.1
Shiki

Manga de Fuyumi Ono et Ryu Fujisaki (2007)

Shi Ki pose très rapidement les bases d'un thriller : morts mystérieuses, village coupé du monde, personnages étranges et nouvellement venus, nombreux personnages potentiellement futures victimes ou futures assassins...

Tout cela laisse supposer pas mal de mystères, des non-dits, des secrets inavouables, et des évènements inquiétants à venir.

Très rapidement l'atmosphère se tend avec la mort de Megumi, qui avait tout d'un personnage important, et la succession de morts inexpliquées. La cause de leur décès joue dans cette ambiance, puisque le médecin ne semble pas comprendre pourquoi ces personnes sont mortes. Donc au-delà de savoir si c'est des meurtres ou une étrange coïncidence, ou encore de se demander qui pourrait être l'éventuel coupable, on s'interroge déjà comment, si assassin il doit y avoir, il s'y est pris pour ne laisser aucune trace.

L'importance du lieu de ces morts joue beaucoup dans ce qui se dégage du titre. Tout d'abord, comme c'est souvent le cas, c'est un lieu isolé de tout et où tout le monde se connait. En plus, le village de Sotoba regorge de lieux intrigants comme la forêt, le château, et différentes boutiques.

Les morts pleuvent, et ce, dès les premières pages. Rapidement, on en vient à douter sur le fait que c'est un hasard. Ce qui est, en soi, dommage puisque le mangaka grille cette cartouche et annonce la couleur un peu tôt. En même temps, on se doute que ça va être une hécatombe. C'est impression est dû à cette manière originale de présenter les personnages. Chaque personne est présentée comme étant un dossier n°xx. Le pendant de ça, c'est que Ryu Fujisaki nous présente un nombre impressionnant de personnages qui ne sont là, pour la plupart, que pour mourir. Néanmoins, on différencie rapidement ceux qui tiendront un rôle particulier, des « morts en devenir ».

Mais à la lecture de ce manga on se demande dans quel type de thriller on sera. Est-ce qu'on sera dans du thriller fantastique voir épidémiologique ou dans du thriller plus horrifique? Ce tome ne permet pas encore de se prononcer.

Ce tome pose évidement les bases d'une intrigue qui sera développée sur plusieurs tomes. Personnellement, je n'ai pas été conquis par ce titre. Je n'ai pas ressenti de tension qui monte crescendo, ni un coté inquiétant. Le mangaka souhaitait sûrement créer une atmosphère inquiétante, sombre et oppressante, mais pour moi, c'est loupé. Je n'ai pas eu envie d'en savoir plus sur les victimes, les raisons de leur mort et les mystères. Il n'a pas su disséminer des points d'interrogation assez intéressants.

Je pense n'être pas rentré dans le jeu pour deux raisons. La première est les personnages que je trouve totalement creux. Le héros adolescent est fade, ennuyeux et pour l'instant, il ne sert à rien. Le bonze n'a pas de charisme et j'ai eu du mal à voir quel était son rôle. Le seul qui sort du lot est le médecin. Lui semble réellement intéressé par ce qu'il se passe et cherche à comprendre. Mais il a quand même un charisme d'huitre et il ressemble trop à Natsuno.

Mais je crois que le plus dérangeant dans ce titre est le graphisme que je n'ai pas du tout aimé et qui va à l'encontre même de ce que le titre veut dégager.

Le chara-design est assez mauvais et improbable. Les personnages se ressemblent beaucoup et se différencient que par leur coupe de cheveux. Coupes de cheveux improbables qui sortent tout droit de shônen pour jeune, et qui ne sont pas crédibles pour un sous. Ce qui décrédibilise le manga puisque ça donne un coté complètement irréel et presque comique, là où Shi Ki se veut angoissant

Les personnages ont des visages anguleux très longs, avec d'énorme yeux grand ouverts, très filiformes et avec un problème de proportion. En plus Ryu Fujisaki a une fâcheuse tendance à mettre des « zigwigwi » sur les faces dont on ne comprend pas ce qu'ils représentent et à quoi il servent. Bref, pour moi c'est moche. Son style simpliste me déplait.

Ca manque de détail et de finesse pour les arrières plans dans l'immense majorité, mais pour certaines cases il y a un vrai travail graphique. Très étrange. Il use aussi beaucoup de noir profond, mais assez maladroitement.

Pour conclure, je n'ai pas accroché à Shi Ki en grande partie à cause d'un graphisme particulier, que je n'aime pas du tout. Il est, pour moi, en totale opposition avec l'atmosphère que veut dégager le titre. On perd totalement le coté réaliste et inquiétant. Et comme l'intrigue n'est pas exceptionnel, le scénario n'a pas réussi à compenser le graphisme.
Un manga décevant qui semblait pourtant prometteur.
On verra ce que ça donnera avec le volume 2 qui fera peut-être décoller l'histoire.
Kameyoko
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le 13 déc. 2010

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Kameyoko

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