On tombe le masque

Je crois pouvoir dire que le run de Straczynski sur Spider-Man m’a offert l’une de mes périodes préférées sur le Tisseur. Certaines de mes meilleurs histoires. Je trouve que Straczynski a compris l’essence de Spider-Man, nous offrant des histoires cultes. Une relation avec Mary-Jane absolument parfaite, un mythologie enrichie. Vraiment, c’est un plaisir de plonger, ou replonger dans ses histoires. J’avais vraiment hâte de pouvoir me lancer dans ce quatrième tome Icons sur son run.

Spider-Man intègre l’équipe des New Avengers et emménage avec tante May et Mary-Jane dans la tour des Avengers. Mais il n’aurait pas pu choisir pore moment pour cela… En effet, la Loi de Recensement des Surhumains est sur le point de faire émerger de terribles dissensions au sein de l’équipe. Ce quatrième tome présente des aventures du Tisseur écrites par J.M. Straczynski, avec au dessin Ron Garney et Mike Deodato Jr.
La collection Marvel Icons présente les plus belles sagas des héros Marvel. Chacune de ces histoires, réalisée par de célèbres auteurs, constitue l’une des pierres angulaires de l’univers Marvel.
(Contient les épisodes Amazing Spider-Man (1963) #519 à 524 et #529 à 538)

Spider-Man n’a pas l’habitude de pouvoir compter sur les autres. C’est un super-héros solitaire qui ne peut compter, en règle générale, que sur Mary-Jane, et tante May à moindre mesure. Mais maintenant, il est un Avengers ! Aussi, lorsque sa maison part en fumée, il est plus que surpris de voir Tony Stark débarquer pour l’inviter à rejoindre la tour des Avengers.

Mais il va devoir se faire à cette nouvelle vie. Même si son expérience et sa façon d’être lui font garder les pieds sur terre et les idées claires. Il a passé tellement de temps à être le chat noir des super-héros, qu’il lui est bizarre d’être écouté et apprécié au sein de l’équipe, même s’il ne se sent pas légitime.

Et cela se sent, se ressent lors de ses premières « missions » avec les Avengers. Cela est timide, il n’ose pas se mettre en avant, il suit religieusement ce que lui dit Captain America. Dans le même temps, la vie de Peter prend une sale tournure. Des problèmes de santé se font jour. Des problèmes de plus en plus impactants. Tony est le seul à être courant.

Mais pour connaître le fin mot de cette histoire, il faudra se procurer le Deluxe « l’Autre ». Oui, je sais, moi aussi je me dis « Pourquoi ? » Mais c’est comme ça.

Toujours est-il que nous sautons donc quelques épisodes. On retrouve Spidey en bien meilleure forme et de plus en plus proche avec Tony Stark. Il trouve comme un père qu’il n’a jamais eu. Un super-héros qui le comprend, qui le considère comme son égal, que ce soit en temps que super-héros que sur le plan intellectuel. C’est une relation importante pour Peter.

Et Tony n’y va pas avec le dos de la cuillère. Il lui offre un nouveau costume incroyable, le prend sous son aile, lui donne un emploi. C’est grisant pour Peter d’être ainsi reconnu, et surtout, cela est mérité.

Ce rapprochement coïncide avec l’éclatement des Avengers. Nous sommes en plein cœur de Civil War. Les New Warriors sont responsables d’un drame sans précédents, de nombreux morts, et c’est à ce moment que la Loi de Recensement des Surhumains apparaît ! Tony, appelé par le président, fait parti de ceux qui trouve cette loi nécessaire, à l’opposé de Steve Rogers. Une guerre entre super-héros éclate.

Spidey, est bien entendu du côté de Tony. Ce dernier parvient même à convaincre notre héros de retirer son masque en plein cœur d’une conférence de presse. C’est complètement fou ! A l’époque j’avais trouvé cela incroyable ! Mais le problème c’est que sur le coup Spidey a agit dans la précipitation, bien guidé par Tony, qui sait parfaitement avancer ses pions, et qui obtient très souvent ce qu’il veut.

Le problème c’est que le notre héros se pose très vite des questions ? Est-ce la bonne chose ? Est-ce ce qu’il voulait vraiment ? Quelles sont les limites que se fixe Tony dans sa traque des « renégats » ? Est-il dans le bon camp ? Rapidement ses doutes se transforment en certitudes, et la relation entre Tony et Peter vole en éclat.

Si les répercussions pour Spider-Man sont violentes (la colère de Tony, les doutes de Captain), c’est surtout la vie de Peter Parker qui va prendre cher. Tous les ennemis de Spider-Man, et ils sont nombreux et puissants (le Caïd en tête), savent qui se cache sous le masque. Il est dès lors très facile de mettre la main sur ses proches, des les menacer, les torturer ou bien pire !…

C’est toujours un véritable plaisir de lire ces épisodes. Peter est complètement perdu dans ce chaos Civil War. Il ne sait pas qui croire, que croire, que faire. Et c’est dans de telles intrigues que l’on réalise l’importance de Mary-Jane. C’est là que l’on réalise ce qu’il a perdu après son accord avec Mephisto, mais ce que nous, lecteurs, avons perdu également. Cette relation était unique !

Graphiquement, on retrouve Ron Garney et Mike Deodato Jr. Deux artistes incroyables. Une période où j’étais encore fan de Deodato Jr., il y avait de la finesse encore dans ses dessins, pas que du muscles et des formes. Sa Mary-Jane est somptueuse. Et puis, c’était sombre, avec un énorme travail sur les ombres mais pas seulement. Une action limpide.
Ron Garney, toujours égal à lui même. C’est propre, c’est beau, c’est fluide.

Bref, un quatrième tome qui aurait pu souffrir de son « incorporation » à l’event Civil War, mais J.M. Straczynski en profite pour nous offrir de très bonnes histoires, qui vont bouleverser notre héros de façon dramatique et définitive.