Spider-Men - Spider-man hors série (Marvel France 2e série), tome 1 par Kab

Brian Michael Bendis s’est fait connaître du grand public par son run (toujours en cours) sur Ultimate Spider-Man. Il est à l’origine de cette série qui a créé un Spider-Man plus jeune et depuis de longues années, il a su gérer de nombreuses intrigues. Bousculant souvent le statu quo, Bendis a finalement tué son Peter Parker, sûrement pas par plaisir mais parce que c’était logique, vu la puissance et le nombre de ses ennemis. Il a alors relancé la série avec un nouveau tisseur (actuellement à lire dans le magazine Ultimate Universe).
Cela fait déjà plusieurs années que les fans demandaient un crossover entre les deux tisseurs. Bendis a toujours dit non mais il vient de craquer et a écrit Spider-Men. Cette mini raconte la rencontre entre les deux tisseurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est avant-tout verbeux. Le scénariste laisse encore une fois éclater son amour des longs dialogues voire des monologues. L’action bien que présente n’est absolument pas la priorité du scénariste qui a préféré montrer les différences entre les deux univers et comment Peter Parker (l’original) a pu appréhender ce nouveau monde où son double est mort. Il s’agit donc plus d’une mini de présentation que d’action.
Bendis a toujours excellé dans l’art du dialogue et le tisseur a toujours semblé être fait pour lui. Pourtant, hormis sur USM, il ne s’est jamais frotté à Peter. Il utilise avec talent ce qu’il a déjà fait sur la version ultimate et vieillit juste le comportement. Malgré une volonté de quasi non action, le scénariste n’échappe pas aux clichés qui veut que lorsque deux héros se rencontrent, ça frappe d’abord et ça discute après.
Clairement, Peter est donc le centre d’intérêt de Bendis au détriment malheureusement de Mile Morales qui n’a le beau rôle que dans les scènes d’action. Pour le reste, il est malheureusement trop peu présent.
Cette volonté de montrer l’univers Ultimate à travers les yeux de Peter laisse aussi l’impression que le scénariste ne sait pas ou il va.

Malgré ces quelques défauts, cette mini reste de qualité à la lecture mais sera vite oubliée.

Au dessin, c’est Sara Picelli (dessinatrice d’USM) qui use ses crayons pour Bendis. Le résultat est supérieur à son travail pourtant très bon sur USM. La cadence plus lente que pour une série mensuelle lui a permis de peaufiner ses dessins et c’est un régal. Les personnages sont expressifs, les cases bien remplies et le découpage très agréable. c’est un vrai sans faute pour cette artiste.

Au final, une mini-série très agréable à lire mais malheureusement vite oubliée car Bendis planche déjà sur une seconde.