Délirant
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le 13 août 2024
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J’avais trouvé l’adaptation de « Vernon Subutex » de Virginie Despentes par Luz très réussie. C’est donc avec plaisir que je me suis lancé dans la lecture de son ouvrage suivant « Testosterror ». Cet imposant pavé (300 pages) traite (entre autres) du masculinisme. D’ailleurs, en quatrième de couverture, tout est déjà dit : « Tu ne pleures pas, Jean-Pat, tu sues des larmes de colère ». Le tout est publié chez Albin Michel.
Dans cet ouvrage, Luz prend son temps. Le sens du terme « roman graphique » prend tout son sens. Le livre est découpé en chapitre et chaque chapitre se terminer sur trois cases d’interview d’un protagoniste. Pour ma part, je l’ai lu en plusieurs fois. Je pense que vouloir l’avaler d’une traite est une mauvaise idée, car l’auteur prend le temps de poser des scènes de dialogues pour construire les personnages et ses réflexions. En cela, il y a un côté cinématographique dans la façon de mener l’histoire.
« Testosterror » a pour déclencheur principal l’apparition d’un virus qui n’attaque que les hommes et fait chuter leur quantité de testostérone (et autres joyeusetés que je vous laisse découvrir). Le président clame « nous sommes en guerre » et les hommes sont confinés chez eux. Ça vous rappelle quelque chose ? Luz utilise son livre pour tisser un monde très proche du notre. On y trouve la covid avec les antivax, les masculinistes, la guerre en Ukraine, on pense au mouvement des gilets jaunes… Luz construit un melting-pot des problèmes de notre époque et pousse le bouchon plus loin, vers ce qui pourrait se passer si tout dégénérait.
J’ai trouvé cet ouvrage brillant. En abordant les thèmes de notre société avec un pas de côté, Luz est à la fois en plein dans son époque, tout en présentant une version fantasmée de notre univers (on espère que ce n’est pas une prédiction…). Et le tout est fait avec un côté débile, jusqu’au-boutiste et trash. Le scénario est plein de délires, poussant les dérives extrémistes de notre société à leur paroxysme. Et sous cet aspect bête et méchant, un propos des plus pertinents.
Avec les 300 pages à dessiner, le dessin n’est pas en soit le point fort de l’ouvrage. Le trait de Luz est dynamique et fonctionne très bien dans cet univers avant tout humoristique. Il y a aussi de belles trouvailles graphiques, l’auteur ayant déjà prouvé depuis longtemps son inventivité. Mais le plus fort, ce sont les petits détails qui construisent sa dystopie. Les publicités, par exemple, font partie du sel de l’ouvrage.
Il y a un petit côté « Fight Club » dans ce « Testosterror ». Un monde qui ressemble au notre et qui vrille, pendant que le personnage ne sait plus qui il est. Délirant, mais pertinent, trash, mais intelligent, « Testosterror » est un ouvrage remarquablement riche sur tous les plans. Effrayant une fois son vernis humoristique retiré, il vous fera aussi rire à de nombreuses reprises. Une pépite !
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Créée
le 17 mai 2025
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