Je préfère le dire d’emblée, la note ne sera forcément pas représentative de la réelle qualité de cette oeuvre, la nostalgie prenant le dessus sur l’objectivité, mais comme beaucoup j’imagine, la plupart ayant grandi avec les Aventures de Tintin.

Après la Russie soviétique et le Congo belge, destination voulue par l’abbé Norbert Wallez, alors directeur du journal belge catholique et conservateur Le Vingtième siècle, Hergé peut enfin choisir où envoyer son jeune reporter. Et ce sera l’Amérique des Indiens, qui le faisait rêver depuis son plus jeune âge. Hergé avait choisi la destination de notre jeune héros dès la fin de Tintin au Congo, en incorporant la pègre de Chicago dans le scénario.

Une fois sur place, ce sera un enchevêtrement de situations rocambolesques qui viendront s’ajouter les unes sur les autres, avec à chaque fois une chance inouïe qui berce notre chanceux reporter. Le dessin est, comme à chaque fois avec Hergé, fidèle à la réalité, contrairement au scénario, avec un soucis du détail apporté sur les véhicules, les costumes, l’aménagement du territoire… On voyage à travers cet album, de Chicago jusqu’aux grandes plaines américaines, à la poursuite de gangsters redoutables, dont Tintin arrivera, vous l’aurez deviné, à déjouer leurs plans et à les faire arrêter.

Dans cette histoire, Hergé ne suivant plus une ligne directrice voulue par l’abbé Norbert Wallez, incorpore néanmoins une critique politique du système américain, particulièrement du capitalisme à l’américaine, et du sort des Indiens d’Amérique, exproprié de leurs terres pour quelques dollars et avec ordre immédiat de partir, menacés par des baïonnettes. Le lendemain, une ville grouillante de monde était déjà construite !

Enfin bref, vous l’aurez compris, il y a du mieux par rapport aux deux précédents albums, mais le scénario n’est pas encore mûr. Ce n’est pas certainement l’album que je conseillerai à quelqu’un qui n’a jamais lu un album de Tintin, mais il est néanmoins intéressant de suivre l’évolution scénaristique de Tintin, tout au long des albums. Je ne pourrais que conseiller l’album en noir et blanc de Tintin aux plus curieux, ce dernier étant très grandement différent par rapport à l’édition couleurs de 1946 que nous connaissons tous. Les dialogues changent, les dessins sont plus sommaires et il y a des éléments en plus par rapport à l’édition couleur, Casterman ayant voulu limiter le nombre de planches à 62 par album, alors qu’il n’y avait pas de telles restrictions pour l’édition noir et blanche.

florentletue
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le 27 mai 2022

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Florent Letué

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