Peeters m'aura donc subjugué pendant 3 tomes avant de me perdre complètement dans sa conclusion.

Ok la narration change complètement et c'est extrêmement intéressant, alors qu'Aâma a fusionné avec Verloc, de changer le rythme de la série, la rendre presqu'intégralement graphique, sauvage, incontrôlable.
Ok, le coup du "ton enfant, c'est la prochaine étape de ton évolution, une version que tu peux rendre supérieure et mieux adaptée" est classique mais toujours efficace.

Le seul souci, c'est qu'avoir monté toute cette histoire d'Ona(ji), de chercheurs à aller secourir, d'expérimentation Aâma, de robots hostiles "uniquement" pour raconter le besoin que chacun de nous a de se trouver pour devenir soi-même et transmettre le meilleur et l'essentiel à ses enfants, peut créer de sacrées frustrations chez certains lecteurs.
Car si la double lecture d'une oeuvre est toujours agréable, il aurait été sympathique de blinder un peu plus le premier degré de l'aventure. Plutôt qu'avoir une belle oeuvre de SF qui se lit jusqu'au bout comme telle et derrière laquelle on pourrait lire un message ou une leçon de vie, Peeters décide dans cet ultime tome de mettre complètement de côté le développement de toute son intrigue pour basculer quasi uniquement sur le propos qu'on ne lisait dans les 3 premiers tomes qu'en filigrane.
D'où un énorme sentiment de frustration pour ma part car j'aurais réellement aimé que cette histoire de couple de scientifiques qui avaient apparemment tout manigancé depuis le début aille quelque part. Que la singularité de la fille de Verloc (qui est née sans aucun amélioration ni sélection génétique) ait une importance dans le récit au premier degré (bien sûr, en filigrane, chacun d'entre nous est unique et c'est cela qu'elle représente mais je parle encore du premier degré de l'histoire).

Ce dernier tome d'Aâma m'aura donc procuré autant de frustration que les 3 premiers tomes ne m'avaient procuré d'excitation. Je le relirai tout de même histoire d'être certain de ne pas avoir loupé quelque chose.
Ouaicestpasfaux
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le 5 janv. 2015

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Ouaicestpasfaux

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