Ce tome fait suite à Ultimate Comics Ultimates, volume 1 (épisodes 1 à 6) qu'il faut voir lu avant. Il contient les épisodes 7 à 12 de la série, initialement parus en 2012. Les épisodes 7 à 9 sont écrits par Jonathan Hickman. Les épisodes 10 à 12 sont coécrits par Jonathan Hickman et Sam Humpries. Esad Ribic a dessiné et encré les épisodes 7 à 9, avec une mise en couleurs de Dean White. L'épisode 10 est dessiné et encré par Luke Ross. L'épisode 11 est encré et dessiné alternativement par Luke Ross, Butch Guice, Leonard Kirk, et Patrick Zircher. L'épisode 12 est dessiné et encré par Luke Ross, Ron Garney et Butch Guice.


Les Enfants de Demain continuent de s'installer sur Terre, aux dépends des européens. Nick Fury estime que seul avec ses troupes, il ne pourra pas enrayer leur progression. Il décide de demander l'aide de Zorn (Shen-Yi) et Xorn (Kuan-Yi), apparus pour la première fois dans Ultimate Comics Hawkeye). Ce sont les chefs de 2 races génétiquement modifiées. L'entretien n'est pas à l'avantage du directeur du SHIELD.


En parallèle, contre l'avis de Fury, mais avec l'accord du président des États-Unis, l'agent Flumm organise un entretien avec Bruce Banner pour le convaincre d'intervenir. Tony Stark et Thor Odinson préparent une contre-attaque à l'encontre des Enfants de Demain.


Surprise en découvrant ce nouveau tome : Jonathan Hickman n'a pas écrit tous les épisodes. Entretemps, les responsables éditoriaux de Marvel ont décidé de lui confier les 2 séries Avengers de la Terre principale 616, à commencer par Avengers world et Everything dies. Le lecteur a quand même la consolation qu'il a pu mener son intrigue jusqu'à son terme.


En lisant ces 6 épisodes, la différence d'implication de Jonathan Hickman dans les épisodes 10 à 12 n'est pas flagrante. Le récit ne présente pas d'hiatus, ni du point de vue de l'intrigue, ni du point de vue des concepts développés par Hickman.


L'histoire suit son cours logique. Hickman et Humphries profitent pleinement de l'envergure restreinte de l'univers partagé Ultimates, pour donner une ampleur mondiale à leur récit. Ils n'ont pas à craindre que les bouleversements apportés viennent contredire une série mensuelle, ou une autre. Effectivement, l'avènement des Enfants de Demain engendre un changement radical dans l'ordre mondial. Les scénaristes montrent comment les autres pays ou superpuissances réagissent. Le conflit est généralisé, mais tous les gouvernements ne souhaitent pas s'y engager de la même manière.


Cette dimension mondiale du conflit ne nuit pas à la mise en avant des personnalités des superhéros. Hickman et Humphries font ressortir le caractère décidé de Nick Fury, les compétences de l'agent Clint Barton, la fragilité de Tony Stark (toujours sur le fil de la catastrophe, tant du point de vue des dommages collatéraux, que de son équilibre psychologique), le manque de vision à long terme du directeur Flumm, la mégalomanie du chef des Enfants de Demain. Ils incorporent avec modération et habilité d'autres superhéros, comme Invisible Woman ou Carol Danvers.


Le lecteur est un peu moins surpris qu'Esad Ribic n'ait pas dessiné l'intégralité du tome, car il était peu probable qu'il puisse maintenir un tel niveau d'excellence à rythme mensuel (celui de la prépublication d'origine). De fait, les épisodes 7 à 9 semblent un peu moins soignés que les 5 premiers. Cela n'empêche pas la narration visuelle de rester à un excellent niveau. À nouveau, Ribic et Dean White (le metteur en couleurs de ces épisodes) donnent corps au récit, avec des éléments très réussis et personnels, qu'ils appartiennent au registre des superhéros ou de la science-fiction.


Ribic et White réussissent le tour de force visuel très impressionnant de dépeindre Hulk en pleine action, dans des images soulignant sa force incommensurable, sans donner l'impression de resservir des images déjà vues, ou de tirer le récit vers un comics de superhéros de base. Le lecteur voit un individu musculeux au-delà du possible, une sorte de produit d'une expérience génétique démentielle, que rien n'arrêtera.


Du point de vue de la science-fiction, les représentations de Ribic et White n'appartiennent pas au registre du décor en carton-pâte, prêt à l'emploi, sans âme. Ils font l'effort d'imaginer une architecture (pour le Dôme) cohérente dans ses différents éléments, et évoquant une lointaine influence manga (peut-être celle de Yukito Kishiro, voir Gunnm Last order) très discrète. D'un monastère dans l'Himalaya, à la salle du conseil à Washington, en passant par le Triskelion, le lecteur peut apprécier chaque endroit, avec ses spécificités.


Après ça, les planches de la majorité des dessinateurs paraîtront plus fades, moins originales. Effectivement avec Luke Ross et les autres, le lecteur retourne à des dessins plus classiques, plus réalistes, évoquant un peu ceux de Steve Epting. Force est de reconnaître que ces pages conservent une sensation de réalité qui les placent à part des comics de superhéros traditionnels, et que le niveau de détails est satisfaisant pour ce type de récit. Luke Ross, Butch Guice, Patrick Zircher, Leonard Kirk et Ron Garney ne sont pas insipides, ni même quelconques, mais ils ne jouent pas dans la même cour qu'Esad Ribic et Dean White.


En découvrant que Jonathan Hickman, Esad Ribic et Dean White n'ont pas terminé le récit, le lecteur craint une forte déconvenue. Finalement il n'en est rien. L'intrigue d'Hickman est menée à bien, vers une résolution pertinente et pleine de suspense. Les dessins passent d'un niveau exceptionnel, à un niveau très satisfaisant. Ces 12 épisodes peuvent se lire comme une nouvelle saison des Ultimates qui n'a pas à rougir de comparaison avec les 2 premières réalisées par Mark Millar et Bryan Hytch. Elle donne même fortement envie de lire Ultimate Hawkeye et Ultimate Thor, 2 miniséries écrites par Jonathan Hickman.

Presence
9
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le 2 avr. 2020

Critique lue 16 fois

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