Daredevil, Daredevil, Daredevil ... Que dire, si ce n'est que j'adore ce fichu ersatz de Batman. Non, je plaisante, c'est bien plus que cela. Parce que Daredevil c'est, pour les connaisseurs, un univers profondément triste et sombre, presque glauque dans son réalisme cru; Daredevil, c'est Frank Miller au top de sa carrière, c'est le génie d'un artiste au sommet de son apogée inventive. Daredevil, c'est un magnifique personnage sublimé il y a plus de 35 ans. Daredevil, c'est un début de run de Brian Michael Bendis très prometteur.


Quatrième tome de la série 100 Marvel portant sur le personnage de l'Homme sans peur, cet Underboss s'avère un début de run simplement titanesque. Plus solide que le rock, porté par des fondations inattaquables et des qualités resplendissantes, le comic s'impose rapidement comme un grand classique de la BD américaine. Tout est de qualité, tout est honorable. Développement.


Dès son commencement, le titre s'impose largement grâce à son esthétique sombre, poisseuse, glauque à souhait; le coup de crayon est volontairement brouillon, incertain, et paradoxalement tout en maîtrise. S'y ajoute un encrage profond, presque abyssal, ainsi que des couleurs sombres, ternes, noirâtres comme pas deux; déjà, le truc commence bien, très bien. L'atmosphère se pose dès la première case de l'oeuvre, et ce pour notre plus grand plaisir.


Indéniable réussite esthétique ( encore que l'on pourra ne pas apprécier, nul ne détenant le monopole du bon goût ), l'oeuvre pose des personnages tout en réalisme et en finesse; il est d'ailleurs amusant de constater la ressemblance de Murdock avec l'acteur de la série, un certain Charlie Cox. Une atmosphère atypique d'ailleurs parfaitement reprise dans cette même série, tellement fidèle que c'en vient à pouvoir prétendre au titre de meilleure adaptation télévisuelle de comics.


Le tout est solidement soutenu par une écriture à toutes épreuves, fondée sur un impressionnant jeu de flash-backs, surement l'un des plus réussis auxquels j'ai pu assister, et ce tous médias confondus. Bendis joue parfaitement avec le temps, faisant commencer son oeuvre par la fin, pour presque la terminer par le début, à quelques choses prêts; en somme, c'est vertigineux, comme gestion du rythme.


Un rythme d'ailleurs mené tambour battant, infernale machine nous livrant des combats terriblement bien menés et illustrés. Les jeux d'ombre et de lumière terminent de poser le cadre d'une ambiance morne, poisseuse, réaliste au point de s'en péter les rétines; c'est magnifique, presque gothique. Jamais le Diable de Hell's Kitschen n'aura eu telle allure diabolique.


Se dissimulant dans l'ombre, l'on n'y voit plus que quelques parcelles de son costume rougeâtre, dont ses yeux luisants, faisant bien des envieux; l'homme n'a plus rien à envier au Chevalier Noir, son exemple d'hier. Demain, ce sera peut-être lui qui fera la loi, tant au niveau des comics que des séries télé. Daredevil n'est pas sans réserve, à ce que je vois. Excellent, passionnant, avec des airs d'Incorruptibles ( le film de De Palma, pas la série ).

FloBerne

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