Dressrosa est un arc démesuré sur lequel souffle un vent épique et tragique constant, c’est profond, violent pour du One Piece, mais aussi le paroxysme du potentiel comique de Oda qui se surpasse pour nous offrir des situations rocambolesques qui font mouches à chaque fois. Que ce soit la naïveté des Tontatta, Bartolomeo en fanatique de nos héros, le quiproquo sur Dieu Usopp, absolument tout fonctionne et percute de ce côté là.


C’est également l’arc le plus ambitieux de One piece jusqu’à présent, avec l’introduction d’une multitude de personnages dans un scénario complètement fou, plein de mystères dans sa première partie, de rebondissements, de flash-backs déchirants, d’innombrables courses déchaînées et de combats spectaculaires.


Le thème de l’apparence restera en filigrane de l’arc en étant traité avec justesse pour décupler les émotions : de l’illusion de la paix du pays basée sur l’esclavage des jouets et l’entrepôt secret, jusqu’à la révélation de ce que cachaient vraiment Señor pink et Baby Five derrière leur comportement ridicule, on rend le récit plus consistant et profondément touchant en s’appuyant sur ce qui se cache derrière les masques.


La plupart des personnages sont passionnants à suivre et possèdent leurs moment de gloire : mon roi Usopp (son tir par la fenêtre pour assommer Sugar popopo), le duo Law/Luffy, les révolutionnaires (Sabo le retour c’était magnifique), les combattants du Colisée et cette idolatrie qui se forme autour de Luffy pour participer à la construction des nouveaux enjeux du nouveau monde : finit la découverte et l’exploration du pré-ellipse, place à la fresque géopolitique et à la quête de puissance, ce qui justifie la longueur de l’arc (même s’il aurait pu être plus condensé, j’y viens).


Mais celui qui propulse l’arc vers les sommets c’est bien entendu la personnification du mal, le génie machiavélique et sans pitié au charisme gargantuesque, peut-être le méchant le plus emblématique du manga game : Don Quijote Doflamingo. Sa folie meurtrière, ses pouvoirs et techniques, son assurance et son aura maléfique alimentent l’intensité dramatique et la tension tout le long de l’arc. Son combat face à Luffy d’une intensité folle fait partie des meilleurs de One Piece.


Cependant, quand on fait un arc d’une telle ampleur avec autant de prises de risque forcément c’est plus difficile de tout maîtriser, et Dressrosa va comporter certains défauts non négligeables : le découpage narratif est parfois trop chaotique passé la première partie, avec seulement des bouts de combats qui sont montrés avant de basculer sur autre chose et ainsi de suite, certains grands moments sont teasés puis oubliés (Law qui perd son bras face à Doffy puis 20 chapitres sans revenir dessus). De plus des passages sont trop redondants avec des chapitres où l’intrigue n’avance quasiment pas et où nos Mugiwaras sont trop effacés, j’imagine que ça a dû être particulièrement frustrant pour ceux qui ont découvert en sortie hebdo… C’est bien beau (et important) de montrer ces liens qui se forment avec ces nouveaux combattants, mais je pense que ça aurait eut autant d’impact si on avait montré un tiers de scènes en moins sur eux, et on aurait gagné en rythme.


Néanmoins tout ceci reste des défauts mineurs de forme car le cœur du scénario et l’écriture des personnages n’en sont que très peu/pas affectés, c’est pour ça que Dressrosa mérite tout de même sa place aux panthéons des arcs de One piece aux côtés de Water7/Enies Lobby et de MarinFord (même s’il est d’une qualité moindre que ces derniers). 8,5/10 pour l’ensemble de l’arc.

Equinoxentrique
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le 3 août 2021

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