War Is Hell : La Guerre, c'est l'enfer ! par Ninesisters

War is Hell est un remake d'un vieux comics Marvel narrant les aventures de Karl Kaufmann alias Phantom Eagle. Le super-héros pilote, le concept n'a rien de nouveau, et trouve aussi un écho chez DC avec l'escadrille de Black Hawk, que les amateurs du dessin-animé Justice League of America connaissent peut-être.
En lui-même, le super-héros soldat est lui aussi un classique : des personnages comme Captain America ou Bucky (futur Winter Soldier) appartiennent à l'armée, et jusqu'à la Guerre du Viet-Nam, le militaire faisait partie des figures positives, donc des métiers que pouvaient endosser un héros au civil avant ou après transformation, comme d'autres étaient astronautes, scientifiques, policiers, infirmiers, ou même garde-côtes.
Rien de bien surprenant à priori. Sauf que nous parlons de Garth Ennis, auteur qui adore tourner les héros et leurs mentons carrés en ridicule, en souligner les tares et les contradictions. Dites-vous que son comics n'a rien à voir l'affiche de propagande qui lui sert de couverture, ce qui nous amène à penser que le comics de héros classique n'est lui-même qu'une vague propagande.
Notre Karl Kaufmann est ici un abruti. Il a des muscles, mais niveau cerveau, ce n'est pas encore ça lorsqu'il arrive, comme une fleur et inexpérimenté, dans sa nouvelle division. Il possède certes des qualités de pilote, mais la réalité du terrain lui est inconnu. Il va falloir lui mettre un peu de plomb dans la tête avant que ce soit les schleus qui s'en chargent, et lui devra s'accoutumer à l'horreur de la guerre. Car la véritable finalité du comics n'est pas de nous montrer un héros – concept qui se verra humilié à la fin – mais bien de nous faire découvrir une situation de guerre, et l'histoire de ces pilotes qui s'engageaient dans le tout premier conflit aérien de l'histoire. A cet égard, ce comics mérite notre attention, ne serait-ce que par toute l'horreur qu'il dépeint.
Il n'y aurait, hélas, pas tellement plus à dire sur War is Hell : dessin plus qu'acceptable, quelques situations tragiques qui correspondent bien à l'image que nous pouvons nous faire de la guerre, des touches d'humour, il s'agit d'une bonne lecture sans toutefois être transcendante. Son seul véritable défaut tient dans le découpage de ses combats aériens, qui malheureusement deviennent parfois confus.
Pour moi, malgré le talent de son scénariste et une lecture sans déplaisir, War is Hell n'est qu'un « comics de plus », qui certes change des histoires de super-héros, mais qui ne restera pas dans les annales. Avant de se lancer dans ce titre sympathique mais dispensable, il y a de bien meilleurs albums à découvrir.