Pourquoi Wonder Woman n'est elle plus aussi charismatique et iconique ?

Le premier tome de Wonder Woman Dieux et Mortels fut une lecture passionnante. Une formidable plongée dans le glorieux passé de l’un des personnages féminins les plus iconiques de l’univers DC. Mais avec tant de nouvelles sorties et de choses à lire, le second tome est resté, bien longtemps, trop longtemps, au fond de ma pile à lire. Et avant de me lancer dans la version Infinite de Wonder Woman par Becky Cloonan, j’avais envie de quelque chose de plus old school. C’est ainsi que je me retrouve à vous parler de ce second volet de la Wonder Woman de George Pérez.


Après avoir vaincu Arès, le dieu de la Guerre, et Circé, la sorcière mythique, Wonder Woman subit une lourde perte avec le décès d’une de ses amies les plus proches. Elle croise également la route de Darkseid et de Superman, un héros pour lequel elle entretient des sentiments confus.

Wonder Woman – Dieux et Mortels présente pour la première fois la version classique de la princesse amazone, la plus puissante guerrière de l’univers DC. George Pérez y fait montre de son attachement au personnage, épaulé par John Byrne (Man of Steel) et Len Wein (Swamp Thing) au scénario. Le titre y aborde des sujets complexes comme le féminisme, la menace nucléaire, la drogue, le suicide des adolescents, tout en demeurant une série super-héroïque spectaculaire.

(Contient les épisodes Wonder Woman #15 à 24, Wonder Woman annual #1 et Action Comics #600)


Oui, oui je sais, ce second tome de Dieux et Mortels est sorti il y a quelques temps. Et la sortie était pour le moins le bienvenue puisqu’elle intervenait alors que nous souffrions de l’horrible run du couple Finch sur la série première. L’un de ces affreux run qui te fait dire, « c’était mieux avant ». Et là, pour le coup, c’était vraiment mieux avant. Et lorsque l’on s’arrête un peu sur le travail de George Pérez, on ne peut que se dire que la différence d’intérêt, de qualité est plus que flagrante.


La version « Rebirth » de Wonder Woman fut plaisante à lire dans son ensemble. Très plaisante par moment, mais à aucun moment je n’ai véritablement vibré comme lors du début de run de George Pérez. J’ai d’ailleurs pris grand plaisir à relire le premier tome avant de me lancer dans ce deuxième volet.


Lors du premier tome, George Pérez a fait en sorte de replacer Wonder Woman sur le devant de la scène. Au sortir de Crisis on Infinite Earths il n’y a pas de meilleur moment pour reprendre le personnage et le réactualiser. Après avoir remporter, non sans difficulté, mais avec un tel éclat, le Défi des Dieux,


Avec ce second tome, c’est toute la mythologie grecque entourant notre héroïne qui va subir de profonds bouleversements. Comme pour le précédent tome, ces grandes histoires héroïques s’alternent avec des histoires plus classiques, moins mythiques mais tout aussi héroïques et importantes pour le personnage.


C’est un vrai plaisir de suivre les aventures de cette Diana, tantôt sur l’Olympe contre Darkseid, et l’intrigue suivante a aidé la police pour découvrir le meurtrier de son agent. On se retrouve avec une succession de courtes histoires. Un chapitre, une histoire, une intrigue avec un début et une fin. Pas d’intrigues à rallonge, juste un léger fil rouge pour nous tenir en haleine alors que l’on suit Diana dans son quotidien.


Les Dieux sont de plus en plus présents dans ce deuxième tome, notamment Hermès, et cela permet à George Pérez d’approfondir le lien de croyance et de dévotion qu’il existe entre les Amazones et leurs créateurs. Une foi aveugle qui est dénoncé dans un épisode, avec Hermès, très présent, et qui va faire écho aux critiques que l’on peut servir à l’encontre des diverses religions qui pullulent dans notre monde.


George Pérez « ouvre » le monde mythique et divin de Wonder Woman avec le commun des mortels. C’est une étape importante pour le personnage. Hermès (toujours lui) qui vient abuser de ses pouvoirs sur Terre, ou Themyscira qui accepte de s’ouvrir au monde et de laisser des mortels fouler sa terre.


Au milieu de toutes ces histoires incroyables et fondatrices, des sujets plus « légers » enfin plus « humains » sont traités. Et George Pérez en aborde de très nombreux, que ce soit les amourettes d’écolières, la drogue et son pouvoir destructeur ou encore la ménopause. C’est assez surprenant, mais toujours intelligemment écrit et passionnant à lire.


A travers toutes ces histoires, ces nombreuses intrigues, tous ces sujets, George Pérez continue son travail sur Diana et sa recherche permanente de la faire évoluer. Guerrière implacable, ambassadrice d’un peuple immortelle et mythique parmi les hommes, elle possède autant de force et de courage que de fragilité. C’est cette fragilité qui en font une héroïne si attachante et une super-héroïne aussi humaine.


Ce ne sont pas la force et le courage qui caractérisent Diana, mais l’amour et la fraternité. Sa foi aveugle est ébranlée et on commence à entrevoir un début d’interrogation. Les agissements d’Hermès aidant beaucoup.


Graphiquement, c’est toujours un régal absolu pour les yeux. Nous ne sommes pas loin de la perfection, le seul bémol étant les nombreux « invités » sur l’annual, qui ne sont absolument pas à la hauteur du génie de George Pérez.


Bref, un deuxième tome aussi fantastique à lire que le premier. Une Wonder Woman magnifique, charismatique, inspirante. Des histoires variées, des intrigues d’une grande richesse, toujours dans le but de nous présenter une Wonder Woman inédite et plus actuelle. Seul petit défaut de ce tome, l’absence d’information sur un éventuel troisième tome, puisque Pérez continue sur le titre par la suite, mais ne dessine plus.

Romain_Bouvet
9
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le 30 janv. 2024

Critique lue 4 fois

Romain Bouvet

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