La période arc-en-ciel des X-Men (Gold, Blue et maintenant Red) est sans doute l’une des pires périodes pour moi. Que ce soit au scénario (où il ne se passe rien ou c’est simplement très mauvais) ou graphiquement. En me lançant dans X-Men Red, je n’attend rien, n’espère rien, si ce n’est que cela ne soit pas plus mauvais. La présence de Jean aurait pu me rassurer ou m’enjouer, mais le souvenir de la Résurrection du Phénix Par Matthew Rosenberg m’a passablement refroidi.


Jean Grey est revenue à la vie dans un monde bien différent de celui qu’elle connaissait. Mais les mutants sont toujours victimes de la haine, de la xénophobie et des préjugés les plus irrationnels. Comme Jean et sa nouvelle équipe vont bientôt le découvrir, un vieil ennemi des X-Men entretient ces tensions. Le fameux adage « diviser pour mieux régner » se confirme une fois de plus…

Retrouvez pour la première fois réunie en un seul volume la série révélation de Tom Taylor (All-New Wolverine, Dceased) qui mêle aventure mutantes et actualité. Les images sont signées Mahmud Asrar (Conan) et Carmen Carnero (Captain Marvel).

(Contient les épisodes X-Men Red (2018) #1 à 11 et annual #1)


Si tu ne t’appelles pas Oncle Ben, tu sais que ta mort ne sera pas définitif chez Marvel. C’est ainsi que l’on retrouve Jean Grey de retour à la vie. La vraie ! Pas la gamine ramenée par Bendis, non la vraie Jean Grey, celle qui a su maintes fois faire chavirer nos cœurs de vieux lecteurs.


Jean Grey est donc de retour et elle doit composer avec un monde qui a énormément changé depuis qu’elle est morte. En bien ou en mal, c’est une autre histoire, et surtout à elle de le définir. On comprend vite, que passer la joie de retrouver les siens, de découvrir les nouvelles relations et autres choses, elle découvre les nombreuses morts qu’il y a eu après les siennes, et surtout que la haine contre les mutants est toujours aussi vivace, aussi vindicative.


A l’image d’un Martin Luther King, ou d’un Charles Xavier plus simplement, la rousse incendiaire des mutants est habitée par un rêve ! Elle tient à réconcilier humains et mutants. Et pour se faire, elle semble prête à tout. D’emblée, j’ai l’impression que Tom Taylor nous propose une Jean Grey plus sûre d’elle, plus sûre de ses pouvoirs (en même temps maintenant qu’elle est débarrassée du Phénix) et ne s’interdit aucune limite, paraissant plus puissante, mais aussi plus crédule et peut-être un poil trop optimiste.


Je ne saurais dire si j’aime cette nouvelle Jean ou non. Certains aspects, certains angles me plaisent, d’autres beaucoup moins.


Toujours est-il que Jean a un rêve et ne recule devant rien pour y parvenir. Elle tient à ce que les mutants soient acceptés et trouvent leur place dans le monde. Pour se faire elle n’hésite pas à se rendre au siège des Nations-Unis pour plaider sa cause. Elle y parvient presque ! Presque, parce que malheureusement une ennemie, bien connue des mutants, qui elle a une vision totalement à l’inverse de Jean. En revenant, Jean chamboule les plans de cette mystérieuse ennemie, ce qui force cette dernière a bousculer ses plans et à ternir une fois de plus l’image des mutants.


A l’heure où le moindre petit évènement, la moindre petite chose peut prendre des dimensions énormes, démesurées, à cause des réseaux sociaux et des médias. Tom Taylor nous montre à quel point ces deux supports impactent nos vies (de façon générale, pas tout le monde heureusement), à quel point une petite étincelle aussitôt éteinte peux devenir destructeur dans les médias. Malheureusement, la quantité de personne buvant les paroles des réseaux et des médias est important (syndrome du mouton).


Dès lors, Jean va devoir rassembler une équipe autour d’elle, venue de tous les horizons, et se battre sur tous les fronts pour tenter de s’innocenter, de découvrir l’identité de son adversaire, d’annihiler les idées de cette dernière et de faire accepter son rêve.


Graphiquement, Mahmud Asrar, Carmen Carnero et Rogê Antonio (aux styles très proches) proposent de très belles planches. Ce n’est pas complètement fou, mais c’est tellement mieux que ce que l’on nous propose dans Gold et Blue. Et puis seulement trois dessinateurs, là où pour un même tome on en a entre huit et quinze habituellement, cela change. C’est plutôt très sympa dans l’ensemble et harmonieux.


Le seul bémol c’est Jean ! C’est un comble pour l’héroïne. Mais elle fait beaucoup, beaucoup trop jeune.


Bref, un tome qui n’est pas incroyable mais qui se laisse lire. Après Gold et Blue c’est toujours bon à prendre. Un très bon pamphlet sur les médias et leur manipulation mentale. Une intrigue qui se laisse lire, agréable. Une Jean un peu trop utopique et semblant sans limite.

Romain_Bouvet
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le 3 sept. 2022

Critique lue 22 fois

Romain Bouvet

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