Yin yan
Yin yan

BD de Seminol (2008)

Yin Yan, un dragon pas pour les ronchons

Voici Yin Yan, petite BD humoristique parue chez Carabas, petite maison d’édition méconnue et un peu morte depuis. Elle est signée Séminole et Valney, qui n’ont, semble-t’il, quasiment rien fait d’autre en tout cas sous ces mêmes noms. Yin-Yan serait donc une bande-dessinée oubliée, à oublier, merci, au revoir.


Pourtant, à défaut d’avoir l’oeuvre qui a révolutionné la bande-dessinée (divulgâchage : non), Yin Yan est une amusante petite découverte, suffisamment drôle pour avoir envie de le dire, et de filer un petit bisou à leurs auteurs en espérant qu’ils passent un jour sur cette critique (chances de succès = bof).


C’est parfois un peu pataud, notamment pour lancer l’histoire. L’album a du mal à faire exister tout son petit monde. Mais ce vaurien un peu filou, Shi-Qian, transformé en dragon dans une Chine médiévale et traditionnelle a son petit charme. Cette métamorphose pour le punir de ses méfaits devrait lui servir de leçon, ce n’est pas vraiment le cas. Cohabitant dans une petite pension, il n’a pas sa langue dans la poche et ne peut s’empêcher de poursuivre ses bêtises, le plus souvent punies d’une belle dérouillée. Il a une belle galerie de personnages, parfois complices, parfois victimes ou bourreaux, bien définis, bien utilisés.


Ce dragon chinois n’est donc pas un sage, loin de là. Ce cousin éloigné de Mushu prend place dans une Chine un peu fantasmée, pour une bande-dessinée d’humour à destination des enfants, mais pas que. Les personnages sont assez bien caractérisés, avec juste ce qu’il faut de caricature (pour reconnaître certains archétypes de films asiatiques) et une certaine expressivité. En dehors de ça, les arrière-plans sont assez rares et les couleurs sont un peu trop banales pour retenir l’attention.


C’est donc surtout sur cet humour que cet album réussit à se démarquer, plus que sur son contexte légèrement exotique. Une belle équipe assez drôle, assez tendre parfois, avec ce dragon bête, menteur et farceur au milieu, qui pourra rappeler aux plus vieux (les vrais) l’alchimie de la série Ranma 1/2 toutes proportions gardées. Il y a quand même quelques pages qui ne fonctionnent pas, notamment pour la mise en place un peu trop longue de ce contexte, et certains gags qui tombent à plat, mais c’est le lot de ce genre d’albums. Yin Yan peut tout de même se vanter sur le marché de la bande dessinée humoristique et jeunesse (et c’est loin d’être une niche) d’apporter son petit quelque chose, avec une certaine originalité dans certaines idées, dans certains gags, grâce à la malice de ses auteurs.


L’album ne connaîtra pas de suites, c’est bien dommage ma petite dame, cela aurait pu permettre de consolider les bases, d’enlever quelques faiblesses, d’améliorer d’autres points et de profiter des qualités établies (vaste programme). Il y a tout de même un autre album des mêmes auteurs édité aussi chez Carabas et sorti 3 ans plus tard, Shi-Shoo, proposant le même dragon sur la couverture, mais il n’y a quasiment pas d’informations dessus (réedition ou nouvel opus, quel mystère!).

SimplySmackkk
7
Écrit par

Créée

le 27 févr. 2024

Critique lue 2 fois

3 j'aime

SimplySmackkk

Écrit par

Critique lue 2 fois

3

Du même critique

Calmos
SimplySmackkk
8

Calmos x Bertrand Blier

La Culture est belle car tentaculaire. Elle nous permet de rebondir d’oeuvre en oeuvre. Il y a des liens partout. On peut découvrir un cinéaste en partant d’autre chose qu’un film. Je ne connaissais...

le 2 avr. 2020

49 j'aime

13

Scott Pilgrim
SimplySmackkk
8

We are Sex Bob-Omb and we are here to make you think about death and get sad and stuff!

Le film adaptant le comic-book culte de Brian aura pris son temps avant d'arriver en France, quatre mois après sa sortie aux Etats-Unis tandis que le Blu-Ray est déjà sur les rayons. Pourquoi tant de...

le 5 janv. 2011

44 j'aime

12

The King's Man - Première Mission
SimplySmackkk
7

Kingsman : Le Commencement, retour heureux

En 2015, adaptant le comic-book de Mark Millar, Matthew Vaughn signe avec le premier KingsMan: Services secrets une belle réussite, mêlant une certaine élégance anglaise infusée dans un film aux...

le 30 déc. 2021

39 j'aime

12