Dès le premier tome, on reste dans l’ensemble assez sceptique, voire prudent… et réservé sur ce monde post-apo (ou pré-apocalyptique puisque tout semble au bord du gouffre juste avant ou juste après… toutes ces catastrophes qui se succèdent pendant un siècle et demi !). Il faut dire que quasiment tout ce premier album n’est qu’une présentation du dit monde, de toute évidence un monde aussi confus que sa « présentation » ici, puis vient l’assassinat d’un gros plein de soupe…!
Sans qu’on comprenne bien entendu pourquoi sinon que Yiu (mais qui est-elle au juste ?) fait le sale boulot avec une rare et souveraine efficacité ! On est donc souvent interloqué mais en même temps très intrigué et désireux de connaître la suite des évènements… alors wait and see.
En tout cas, une chose est sûre : le dessin est clairement magnifique et très soigné, ça fait plaisir ! je me demandais s’il existait encore des gens capables de vraiment bien dessiner dans la bd européenne et la réponse est affirmative (mais si rare). Très beau dessin donc ici avec en prime un côté étonnamment voyeur (en tout cas dans ce premier tome) comme on en trouve (très habituellement) dans les mangas, ce qui n’est pas pour déplaire non plus.
Dans le second tome, hélas on fait du surplace ! mais un mot sur la couverture : elle est magnifique mais non contractuelle, car on ne retrouve pas dans l’album les petits côtés voyeurs (ou si peu) qu’on pouvait reluquer dans le premier tome… cela dit et c’est assez rare, non très rare pour être signalé, on retrouve par contre la qualité du dessin (et des couleurs) à l’intérieur.
C’est bien sûr le point fort de cette série qui brosse de façon (souvent) spectaculaire ce monde futuriste mi-cyberpunk mi-religieux, foisonnant de fous de dieu(x) dans cette « Jérusalem » néo-post-apo, lieu de convergence des sectes, des cultes et des fanatisés en tout genre…
Mais l’histoire elle-même pédale ici dans la choucroute, encore un peu plus que dans l’album précédent : Yiu veut guérir son petit frère mais ça coûte des sous, alors elle accepte un nouveau contrat, elle la chasseuse de primes et tueuse à gages… Il ne se passe pas grand-chose à part (encore) des divagations abracadabrantes et des étrangetés techno-mystiques, d’autant qu’on ne saura le fin mot de l’histoire (ou de ce nouvau contrat) que dans le prochain tome, du moins, on le suppose.
Dans le troisième tome, la cyber-guerrière assassine (et assassainte, ça en fait des « s » tout ça) Yiu accepte la sacro-sainte mission fort bien payée mais ô combien difficile qui lui permettra de faire soigner son petit frérot… il s’agit juste d’aller péter la gueule à l’Anté-Christ (Anti-Christ dans la Bd) au sein de la forteresse surarmée et surdéfendue par tous les tarés fanatisés !
Ce tome ne manque certainement pas d’action, spectaculaire à souhait même si l’ensemble n’est pas toujours très clair… En effet, comme d’habitude et précédemment, ce « monde » cyber-siphonné-mystique fait de religions, de cultes et de sectes diverses et variées se tire dans les pattes de façon anarchique sans que l’on comprenne ni pourquoi ni comment, ni les enjeux, car tout est bien trop foutraque ici pour qu’on y entrave quelque chose !
Enfin, l’affrontement avec le « »boss » » dans le tome 4 mais ce n’est clairement pas fini, la suite au prochain numéro comme d’habitude…! je me demande jusqu’où ils vont étirer, étaler ce semblant d’histoire, ce reliquat de « scénario », car là franchement, ça s’enlise !
Ce monde ésotérico-mystico-religieux fanatique reste toujours aussi bizarre mais surtout toujours aussi confus et bien entendu caricatural… certes le dessin est beau, efficace et on ne s’ennuie pas dans ces combats furieux et sans temps mort… mais on tourne vraiment en rond là-dedans et la fatigue se fait sentir.
Avec le tome 5, la série Yiu reste fidèle à elle-même, c’est-à-dire excessive et confuse… et excessivement confuse et bordélique. L’intrigue ou l’espèce d’intrigue avance à petits pas, la guerrière de compétition allant faire son affaire au grand méchant boss depuis bien deux tomes déjà…! ici enfin, elle s’occupe du grand vilain mais de façon expéditive et très expédiée juste à la fin de l’album… on reste donc sur notre faim.
Entretemps cela dit, ça défouraille à qui-mieux-mieux et tout le monde se fout sur la gueule joyeusement entre les diverses religions, sectes et courants plus ou moins tarés des gogols fanatisés dans cette ville de Jérusalem cyberpunkée à cyberpunks du Très Saint-Bordel à Culs. On ne pige pas qui tire sur qui ni pourquoi mais ça tire et ça explose de partout…
Nous voilà donc au cinquième tome (déjà) et toujours… aucune histoire ! j’ai expédié les deux derniers (6 et 7) et c’est soit encore pire… soit toujours pareil, hormis la fin super débile bien sûr… histoire de finir… n’importe comment. Et de façon prétentieuse. L’action effrénée reste majoritaire mais ne suffit pas à sortir cette série qui s’enfonce dans sa routine provocatrice et hautement hérétique… heureusement que le dessin est très réussi et l’action bien rendue mais que c’est lourd à force ! c’est une grosse déception finalement.