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Le grand, le très grand Shigeru Mizuki avait une non moins grande passion : les "yôkai", ces créatures du folklore traditionnel japonais. Une passion qu’il transforma en anthologies regorgeant d’informations mais aussi en collection d’illustrations extraordinaires. Les éditions Cornélius se saisissent de cette matière graphique pour publier un beau, un très bel ouvrage.
Figure majeure du manga, disparu à la fin de l’année 2015, Shigeru Mizuki construisit patiemment une œuvre marquée par la restitution sensible et minutieuse de moments de vie, légers ou graves. Un corpus déployé dans deux directions amenées parfois à se croiser : le récit de soi, de ses expériences personnelles d’une part, et la plongée dans les mondes de l’imaginaire, et notamment des monstres, d’autres part.
On lui doit ainsi NonNonBa et Opération Mort, tous deux récompensés à Angoulême, respectivement en 2007 et 2009. Mais également Kitaro le repoussant, Kappa & Compagnie, Hitler ou encore son autobiographie Vie de Mizuki. Des ouvrages tous parus chez Cornélius, hormis son fameux Dictionnaire des Yôkai, publié par Pika, dont notre présent Yokai constitue en quelque sorte le pendant graphique.
En effet, si le Dictionnaire s’apparentait clairement à une encyclopédie regroupant images en petit format et descriptions ludiques de quelques 500 yôkai, informations glanées par Shigeru Mizuki au fil de ses pérégrinations, ce nouvel opus, sobrement intitulé Yôkai, se présente sous la forme d’un volumineux beau-livre, à la facture soignée (dos toilé), format à l’italienne, mêlant noir et blanc et couleur. L’appareil critique, réduit au minimum, va à l’essentiel et se révèle précieux : une présentation du travail de Mizuki autour des yôkai et surtout un index des différentes créatures donnant quelque éléments pour en décoder la représentation qui en faite.
Près de 200 illustrations, dont 32 en couleur, que les belles dimensions de l’ouvrage (30 x 23,6 cm) permettent de pleinement apprécier, parmi les plus belles attribuées au mangaka sur ce thème associant folklore et monstrueux. C’est qu’en plus des anecdotes récoltées par Mizuki au sujet des yôkai, de nombreuses sources graphiques et picturales, comme La Parade nocturne des cent démons de Toriyama Sekien, furent pour lui source d’inspiration dans son travail de dessin.
C’est pourquoi on retrouve dans ces splendides dessins des codes de l’estampe et de la peinture traditionnelle japonaise, auxquels viennent s’entrechoquer, ou s’enchevêtrer, des éléments et détails où l’on reconnaît le trait du mangaka. Les décalages créés participent à la dynamique des planches et mêlent à la dimension esthétique une autre, clairement ludique, qui viennent confirmer certains choix de mise en scène.
Véritable merveille, il s’agit là plus d’un livre d’art que d’une bande dessinée, ce que son prix - 38,50 euros - fait comprendre. Outre l’ouverture ménagée sur un certain imaginaire japonais, l’ouvrage témoigne d’une passion et d’une esthétique qui suscitent l’émerveillement. Chaque illustration appelle l’œil à revenir régulièrement explorer ses détails, sa composition. On est là tout à fait en présence de ces volumes que l’on prend plaisir à laisser ouverts sur la table basse du salon, pour en tourner les pages au gré des humeurs et des jours de l’année.
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Créée
le 26 mai 2017
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