Je garde un souvenir ému de ce film. Ému, comme dans : "Je regardais les nuages, je me suis violemment heurté les burnes dans un poteau, ça m'a ému". Le propos de départ est d'un poétique qui confine au sublime : le jeune premier est dans un ascenseur, hop - panne de courant - et il fait l'amour (pour la première fois) avec la fille qui s'y trouvait aussi. Pas de chance, il n'a pas vu sa face. Mais attention, il est amoureux, du coup. Heureusement le film ne s'arrête pas là sinon on confondrait avec une vidéo amateur de YouPorn. Non, le pitch génial, c'est que la fille a laissé sa petite culotte en souvenir. Notre héros, qui sait qu'elle réside dans un dortoir pour fille, à donc une cendrillon, 100 filles et une culotte. Devinez si et comment il va la retrouver ?
D'accord, c'est ridicule en partant, mais passons et faisons semblant d'y croire. Notre brave héros dont le colocataire est un pamphlet vivant en faveur de l'avortement va donc, au contact de ces filles plus intéressantes les unes que les autres découvrir combien la femme est supérieure à l'homme, par des révélations du genre "Elles ne pensent pas au cul de façon aussi vulgaire que nous" "Boire jusqu'à l'inconscience n'est pas leur loisir préféré". On pourrait rétorquer qu'on est pas tous des adolescents américains attardés de surcroît, mais qu'importe. Les auteurs nous font donc la morale pendant un certain temps avec des moments guimauve pour compenser (oooh, il trouve même le temps de dégotter une copine à la SEULE lesbienne du dortoir, c'est-y meugnon).
Et la fin, part-il avec celle qu'il trouve la plus agréable et avec laquelle il s'entend le mieux, ou avec celle qu'il a baisé sans la connaître dans le noir et avec laquelle il a échangé une dizaine de mots ? Devinez, et partez du principe que le scénariste est un crétin malhabile (il a écrit Shoot'Em up, si vous l'avez également vu c'est que vous cherchez à vous faire du mal).
Après, on peut être adulte, mature, avoir une vraie vie sexuelle et aimer le film quand même. Rien n'est impossible. J'ai essayé en tout cas (notez que je n'ai pas prétendu que je suis adulte, mature et que j'ai une vie sexuelle épanouie).