J'ai lu un certain nombre de critiques avant d'écrire la mienne et beaucoup d'entre elles résument le film au calvaire du bonhomme au fond de son trou. Erreur! Nous n'avons pas affaire à un simple calvaire, mais un double: Le spectateur en vit un, lui aussi.

Sans surprise, la thématique du film repose sur l'isolement et la solitude. Qu'à cela ne tienne, beaucoup de réalisateurs s'y sont essayé, bien que la plupart se brulèrent les ailes. Ce qui m'a dérangé c'est l'angle d'approche : Danny Boyle a voulu générer de l'empathie et de la puissance émotive en nous en mettant plein les yeux au niveau visuel avec une réalisation très maniérée (que l'on retrouve dans slumdog millionaire et the beach) : des split screen, une lumière saturée, une caméra agressive, dynamique et beaucoup trop de travellings inutiles.
Par exemple, dans une interview qu'il a récemment donné, à la question de savoir comment il a traité l'effondrement psychologique et physique du personnage, il a répondu avoir utilisé 3 types de caméras différentes. Tout est dit. Focalisation sur la forme.

Au niveau du scénar, le personnage principal se coince le bras après 20 minutes du film. Comment remplir les 70 minutes restantes? Avec des flashbacks sur sa famille, il est désolé de pas avoir dit plus souvent à sa mère qu'il l'aimait, il est désolé d'avoir plaqué sa copine, il se filme, il est désolé, il hallucine et bla bla bla. Son propos est simplement vide, inutile et incapable de nous faire vraiment ressentir ce qu'Aron Ralston a pu endurer. À trop vouloir travailler la forme, Danny Boyle a finalement touché le fond
jurob
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le 6 mars 2011

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