Avant même de le voir je savais que 127 heures allait m'énerver... Je n'avais encore jamais vu de film de Dany Boyle mais j'étais certain que l'esthétique clipesque qui avait fait sa renommée allait m'insupporter, de même pour son esthétique numérique. Et c'est ce qui c'est passé, j'ai eu raison.
Alors dès le début ça a commencé fort, entre les accélérés, les split-screen, la bande-son tapageuse, la photo numérique à en mourir... Même les plans de caméra sont à moitié raté, avec cette saturation moche, ces courtes focales...
Et après cette intro digne d'un monteur hyperactif atteint de Parkinson, on rentre dans le vif du sujet, à savoir Aron qui se coince bêtement le bras sous un rocher. Et là où on aurait pensr que ça y est, que Boyle va se calmer et cesser sa réalisation digne d'un mauvais clip diffusé sur NRJ Hits, il en remet de plus belle.
Et pendant ces deux-tiers de film, la réalisation multiplie les effets de style inutiles en plus d'être moches. Le dernière demie-heure bat des records de mauvais goûts : Hallucinations, rires enregistrés (!), ton fushia ignoble, flash, flash-back, flash-forward.... Et on s'ennuie. Car au lien de rendre le personnage humain et de mettre sa vie en valeur, tous ces effets ennuient de par leur longueur et leur inutilité.
Alors on peut comprendre les intentions de Boyle dans tout ça. Il a sûrement voulu illustrer les hallucinations du héros, sa souffrance, ses regrets de n'avoir donné sa destination à personne... Et c'est un peu ce que l'on ressent dans la séquence de "Talk-Show", où l'on voit le héros en arriver à la conclusion qu'il est bloqué comme une merde dans le trou, avec personne pour venir le chercher... C'est assez lugubre (la scène que je préfère est celle où on le voit graver sa "pierre tombale"). Car cette histoire est horrible, le gars à dû prendre une énorme décision (même si il avait pas d'autre options vu que sa main était foutue).
Et c'est là que l'on peut se demander : Pourquoi en faire autant ? Pourquoi tous ces effets ? Pourquoi une écriture aussi appuyée (cf les scènes où le héros "parle" à ses parents) et la répétition des flash-back ? Pourquoi ne pas l'avoir jouée sobre et austère histoire que l'on sente bien que le mec en chie. Car le problème c'est que (pour moi en tout cas) la réalisation m'a complement déconnecté de ce qui se passe, elle m'a empêchée d'avoir ne serais-ce qu'un peu d'empathie pour le presonnage (en plus de m'avoir complètement ennuyé).
Sinon niveau interprétation, Franco s'en sors bien, tout en évitant (plus ou moins) le sur-jeu.
127 heures m'a donc pas mal refroidis concernant la réalisation de Danny Boyle. Alors peut-être que je verrais ses autres films, mais ce ne sera pas avec un a priori positif c'est sûr.
4/10