"13 Assassins", l'un des nouveaux films de Takashi Miike – qui pond environ trois films par année -, frappe fort. Cette fois-ci, pas de réalisation à la sauvette ou de scénario approximatif. Miike nous livre un vrai film, une tranche de cinéma déjà via un script qui prend le temps de développer ses personnages et son propos, qui convergent vers une bataille finale avoisinant, sans exagération aucune, une bonne cinquantaine de minutes. Bien sûr, l'intérêt ne réside pas uniquement dans ce combat incroyable, mais aussi dans le rassemblement des treize assassins, tous mus (ou presque) par cette attaque vengeresse. Miike livre un réalisation posée, optant plus favorablement pour des plans plus longs et plus larges, favorisant la lisibilité lors des scènes de sabre. L'on pourrait presque critiquer Miike pour cette assurance et pour ne pas avoir pris plus de risques dans sa mise en scène, surtout qu'il s'autorise quelques excès graphiques qu'auraient pu accroître une réalisation plus extravertie. En l'état, le réalisateur nous gratifie déjà d'une immense scène de bataille finale, d'ores et déjà mythique, animée par une diversité modèle, changeant constamment les lieux et styles de combat pour éviter l'ennui et tout en gardant l'impact d'une telle scène. Loin de la pure boucherie que certains pourraient attendre, cette séquence parvient même à nous émouvoir, puisqu'elle dépeint avec une certaine tendresse la détermination absolue de ses guerriers, prêts à mourir pour leur cause. L'on ressort secoué par une telle expérience, ému par un acte de bravoure autant diégétique que cinématographique