13 Assassins
7.1
13 Assassins

Film de Takashi Miike (2010)

Takashi Miike, comme souvent, visite plusieurs styles de films avec un rythme de production incroyable (près de 4 films par an en moyenne, si ce n'est plus !) tout en conservant systématiquement sa patte déjantée et particulière, pour le meilleur et pour le pire.

Bien plus convaincant que son médiocre Sukiyaki Western Django, 13 assassins nous raconte l'histoire - extremement simpliste - de ces fines lames énervées se décidant de faire quelque chose face au tyran local.
On découvre donc un Kôji Yakusho magnifique, qui épouse le rôle de samouraï à la fois dur, drôle, charismatique et mature, leader de cette troupe de volontaires. Un Kôji que j'ai souvent eu l'habitude de voir dans des personnages assez torturés au sein de polars fantastiques, notamment ceux de Kiyoshi Kurosawa.
Donc autant dire que j'étais étonné, bouche bée devant ses regards, son aura et ses répliques magistrales. Il est littéralement taillé pour ce genre de personnage.
Par contre, mis à part le jeune Takayuki Yamada que j'avais découvert dans le turbulent Crows Zero du même auteur, les autres acteurs font vraiment office de figurants. Une équipe de choc qui met surtout en valeur Kôji et son neveu.
Un peu frustrant.

Beaucoup seront étonnés mais pour ma part, la première partie du film est la meilleure. Cette montée en puissance lorsque ces 13 assassins se regroupent progressivement le tout avec humour et légèreté, pour faire face au terrible vice-Shogun, un démon qui reprend d'ailleurs les codes des badguys de Takashi Miike (j'ai directement pensé à Kakihara d'Ichi the Killer) : un homme sadique, impitoyable et diabolique au sens presque pur du terme. Un monstre avec une face d'ange colportant une sérénité dérangeante brisée en permanence par une cruauté sans limite.
Bref, cette première partie mettant en place ces deux camps "ennemis" est parfaite. Mais si je n'ai pas vu l'heure passée pendant celle-ci, ça n'a pas été le cas lors de la suivante.
Moi qui m'attendais à des attaques répétées, minutieuses et stratégiques, une organisation sans faille... J'aurais du rematter le nom du réalisateur sur le boitier du film après ma pause clope. J'ai cité Ichi the Killer plus haut, une œuvre très violente et souvent gratuite, eh bien là Miike remet le couvert, et ce jusqu’à la fin. Une véritable boucherie.
Le problème qui se pose directement c'est que ces combats en boucle sont plutôt désagréables à regarder. Je n'ai vu aucune chorégraphie particulière, la camera est en mode tête chercheuse sur le moindre échange de sabre avec des samourais qui courent partout, donc pour être honnête, ça a été très chiant.
Un carnage d'une heure sans véritable maitrise visuelle malgré quelques scènes sympas (le coup du sang qui dégouline telle une rivière du haut du toit de la maison, ça m'a fait sourire... sacré Mickey !).
Au bout d'une heure la lassitude s'installe dramatiquement pour laisser place à Kôji, plus en colère que jamais. Mais même ici, c'est très peu convaincant, Miike expédie rapidement sa rage sans approfondir quoi que ce soit.

Un film en demi-teinte donc, dommage.
Raoh
6
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le 18 déc. 2012

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Raoh

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