La nonchalance de la reine du désert

S’évader sur le temps long des dunes pastel du désert. La caméra tremble en bougeant. Les musiciens chantent, dansent en contre-jour. Un plan de sable, de sable, de mur, fenêtre, encore les dunes, presque mouvante sur long plan fixe. Les mêmes décors s’enchainent. Vrombissement de camion, Mimi minaudant. Les visages fatigués des routiers aussi se ressemblent. Malika n’a pas d’enfant. Pourtant, certains habitués de cette restauration routière son ces fils, Mimi aussi sont son enfant. Elle n’a plus qu’elle dit elle. Elle est fatiguée. N’aime pas les femmes, s’en méfie, n’aime pas les imams, car ce sont eux dit-elle qui n’aiment pas les femmes. Elle n’a pas besoin d’aide, pas besoin d’autorisation, même les loups la respectent. Elle est indépendante. Sous ses regards souvent impassibles, la reine du désert scrute, écoute, questionne aussi quelquefois. Agréable authenticité, celle qui a su naître en se laissant, en nous lassant le temps de voir. Alors les passants de cette route du désert et leurs reines peu à peu s’y dévoilent en calmes instants de vie. Te laissant émerger sereinement du voyage, des visages, d’entre les dunes.