Tout commence avec "The Dawn of Man" et là, le génie commence à pointer le bout de son nez derrière des paysages magnifiques et une musique si caractéristique qui nous poursuivra tout au long des 2 h 20 de brainfucking. On assiste au premier meurtre de l'histoire vu par Kubrick, ce qui semble presque anecdotique tant le réalisateur nous a précédemment offert une scène magistrale, délivrant maints frissons devant la grandeur et la majesté d'un singe que la solennité de son acte (se servir d'un os comme d'une arme) dépasse sans doute.

Ensuite, le voyage de Floyd sur la Lune nous aspire vers l'ère de la modernité : un bond de quelques milliers d'années qui nous montrent finalement que les décors et costumes sont loin d'avoir aussi mal vieillis que l'on pourrait le croire en ne se basant que sur des photos.

Le voyage vers Jupiter, 18 mois plus tard nous entraîne paradoxalement dans une sorte de huis-clos ; les habitants du vaisseaux, bien que libres dans l'immensité de l'univers ont en effet de moins en moins de contact avec l'extérieur (journal télévisé, puis célébration impersonnelle d'un anniversaire par les proches sur Terre). L'isolement devient doucement oppressant, mais se veut compensé par la douce intelligence de HAL. La tension monte alors d'un cran à bord et la conspiration tente de se mettre en place face à une entité omnisciente parée d'un drap d'humanité incontrôlable. Son oeil est merveilleusement hypnotique, son action (instinct de survie) lourde de conséquences pour l'équipage. Tout ceci donne lieu à une des scènes les plus remuantes, bouleversantes de l'histoire du cinéma : la désactivation de HAL est tout simplement un moment d'anthologie, avec ses répliques si fortes prononcées d'un ton si neutre (certains n'hésiteront pas à considérer HAL comme un acteur à part entière et force est alors de constater qu'il joue son rôle avec une maîtrise dépassant la perfection).

Enfin, l'expression de BrainFuck prend tout son sens avec l'arrivée sur Jupiter, le vieillisement prématuré de Dave et sa renaissance, fœtus au regard bleuté en route vers notre Terre. Une fin qui nous laisse tout penaud, à méditer.

"Bien sûr", tout le film est entrecoupé de scènes à couper le souffle devant la beauté de l'espace, avec cette minuscule îlot de présence humaine...






And one year later, a man called Neil Armstrong became the first person to set foot on the Moon...
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le 19 avr. 2011

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