Ce film est à mon sens très loin derrière la plupart des autres oeuvres de Kubrick. Son premier visionnage m'avait laissé très perplexe et ce non pas en rapport aux questionnements soulevés et la profondeur, souvent abstraite, du film ; fatigue ? Manque de maturité ?

Dire que Stanley possède un goût pour la longueur, dans les plans, l'insistance et le rythme du long métrage en général, ne serait habituellement pas une critique d'ordre péjorative. Mais je trouve que ce film est d'une lenteur qui pousse à l'ennui à plusieurs (et à de trop nombreuses) reprises ! Plusieurs passages m'ont fait soupirer en me questionnant ; quand va-t-on passer à autre chose? On a compris là ! Même au second visionnage, malgré mon désir de me concentrer plus avant sur le sens, je me suis raidi face à certaines durées...

Comprenez mon propos, même la fin, esthétiquement orgasmique, lourde de sens et d'interprétations, traîne en longueur et avec insistance qui n'est pas forcément justifiée. Quand on veut mettre une claque à la fin d'un film, il faut que cela dure, mais pas trop longtemps, pour que cela s'imprègne vraiment comme une claque dans notre cerveau. Je trouve que c'est trop... Peut être que l'obscurantisme de la dernière partie me laisse tout revanchard ; je voulais que cela finisse plus vite, pour pouvoir essayer de comprendre, débattre, interpréter. Mais non, ça n'est pas permis pour un film comme celui-ci ; qui soulève des problématiques sans apporter de réponses (ce qui est un point positif).

Sinon le "message" et le thème de la machine maîtresse et indépendante (par là le danger que peut représenter l'intelligence artificielle) est traité avec brio. L'alternance entre le silence infini et la musique classique qui sonne de toute ses cordes crée un écart cosmique, magnifique ! Le malaise que ce film apporte lorsque l'on sent les personnages seuls dans l'infini, sans bruits. La voix trop humaine de HAL, ordinateur de bord, que la connaissance et la conscience perverti (tout comme elles l'ont fait pour l'homme). La perte totale de la perspective dans un monde devenu géométrique. On assiste également au saut le plus vaste dans le temps proposé par l'histoire du cinéma. Le monolithe noir.
Non c'est sur que 2001 est objectivement un très grand film mais je suis désolé, je suis difficile à lasser, et ce film a failli m'achever d'ennui ; heureusement que Kubick même cela en grandes pompes ! Des plans interminables de vaisseaux qui se posent dans une station j'ai vite saturé.

Plusieurs visionnages semblent nécessaires, ou il faut avoir Très envie de le voir, être en forme, éviter les périodes de dépressions. Il y a un avant et un après 2001 : l'Odyssée de l'espace, et ce pour vous et pour le cinéma.
Rahab
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le 22 janv. 2012

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Rahab

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