A tous ceux qui veulent voir un film historique, dans le sens du respect de l'histoire, n'allez pas voir 300, à tous ceux qui aiment le réalisme et déteste le graphisme retravailler au point de devenir totalement iréel et inconcevable, n'allez pas voir 300, à tous ceux qui aime les films d'auteur, en douceur, avec de la sensibilité et de long discours, n'allez pas voir 300. Franck Miller n'est pas un enfant de coeur et ses oeuvres ne font pas dans la dentelle. Le ton était déjà donné avec Sin City. Hyperviolence, loin de la morale, univers totalement fantasmagorique, plongeant dans la testostérone jusqu'à en exploser, et le tout sans Shwarzy. Les 300, c'est un peu pareille. Pas question de raconter l'histoire telle qu'elle s'est réelement déroulée, pas question de raconter de façon linéaire, pas question de respecter à la lettre le contexte historique, on n'est pas là pour un cours à la Sorbonne et c'est clair d'entrée de jeu. 300 c'est d'abord une révolution graphique. On l'avait dit, annoncé à grand cri, le XXIe sera l'ère du numérique. Après Avalon, Renaissance, Matrix, Immortel et autres prouesses techniques, voilà les 300, un films entièrement en numérique où seuls les acteurs sont réels. Mais le numérique a ses faiblesses, obligés de le remettre sur pellicule, du grain apparait, qu'à cela ne tienne, le graphisme en n'est que dix mille fois plus beau, une réalité fulgurante, une impression d'intemporalité, de nostalgie, rien que avec quelques petits grains, c'est ça la magie du cinéma. Et le numérique a ses limites, le point pas toujours réussit, un sentiment de dédoublage, et parfois de se retrouver dans un jeu de console qui attriste, mais il faut être réaliste, le numérique possède encore de nombreux défaut et on est loin des prouesses promises, car plus on va loin dans la création de film grace au numérique et à la 3D, plus on repousse les limites du numérique, et il faut bien que la qualité ainsi que les informaticiens suivent.

Les 300 c'est surtout l'histoire extraordinaire de 300 spartiates qui résisteront à près d'un milion de perses. Petit rappel historique si besoin est, aux environs de 470 avant JC, la perse est un immense empire dont les pratiques pour le moins exotique, emprunte de magies, mystères qui ressurgissent dans les contes des milles et une nuit, est un pays redouté par ses voisins, souvent dirigé par un despote à l'égo surdimentionné se prenant bien souvent pour un dieu. A côté de cela on a la grèce, modèle de démocratie et de liberté, toute relative, cependant, car seuls les citoyens étaient libre c'est à dire les hommes majeurs, né de famille de citoyen, les femmes ne possèdaient ni le droit de voter, ni de droit législatifs, cependant elles étaient assez respectée selon leur époux. Les Spartiates avaient eux aussi des esclaves, il s'agissait du peuple qui habitaient avant qu'ils n'arrivent, réduit en esclavage, qui avaient le rôle de serf (notion moyennageuse désignant les paysans ne possédant aucun droit, beaucoup de devoirs et subissant nombre de taxes). Les Spartiates sont un peuple isolé, réelement à part dans le monde de la grèce antique, déjà morcellé, chaque cité étant son propre état. Guerriers, éduqués dès la naissance pour la guerre, le combat est toute leur vie. Si à l'intérieur de la cité presque tout le monde est égal c'est que les femmes doivent tenir la ville durant que leurs époux sont partis à la guerre. Un peu comme en France durant les guerres mondiales, ce qui nous a valu le droit de vote pour les femmes.

Si le film a tendance à ne pas respecter le nombre de Perses, pas plus que les coutumes de l'époque, évincés certains faits afin de souligner d'autres, c'est dans un soucis de récit épique centré sur l'acte héroïque des 300 Spartiates. Difficile de ne pas remarquer une nette différence entre les coutumes assez étranges voire malsaines des perses où ce qui aurait pu paraitre pour de la laideur ou difformité est élevé au rang de divinité ou immortalité, où les moeurs des jeunes femmes perses sont pour le moins celle de prostituées de bas étage, servant leur roi-dieu dans ses vicieuses habitudes, où les actes de guerre sont de vrais barbarisme jusqu'à de la cruauté pure, pourquoi pas en faire des démons? Tandis que les Spartiates sont de braves types qui risquent leur vie assez régulière, centrée uniquement sur la guerre, taillés comme des Dieux grècs mais si humble, si aimant avec leur femme, leurs enfants, aimable, vraiment civilisés pour des soldats d'ailleurs, dont le seul défaut serait un peu de naïvetés et une croyance obsolètes en de fausses divinités que oh, le roi Léonidas , viosionaire, ne croirais plus et défis sans cesse. Ca pourrait être risible. Mais ça ne l'est pas. Les mystères de la Perse en font sont attrait tandis que la noblesse de coeur des Spartiates n'empêche ni la traitrise, ni la bassesse, ni la faiblesse humaine, et finalement lorsqu'on dresse le portrait quasi impossible d'un héros, c'est touchant lorsqu'enfin on voit la barrière immaculée céder et se briser pour répandre ses défauts, ses faiblesses, ses trahisons, ses douleurs, car au fond, on le sait bien qu'ils sont pas des Dieux Grècs, on le sait bien qu'ils vont pas résister longtemps face à ces Perses sournois et intelligent, mais parfois on aime bien entendre des contes, impossible, mais en accord avec nos fantasmes aussi vieux que nous.

Alors, on aimera ou on aimera pas, 300 n'est pas un film grand public malgré la publicité qui en fait le nouveau Pirates des Caraïbes, ce n'est pas non plus un chef d'œuvre qui traversera le temps comme le font les meilleurs films impassible à la critique et aux mauvaises entrées en salle, mais c'est un bon film. Ni révolutionnaire, ni bouleversant, c'est juste un comics books adapté au cinéma. Qui pouvait se vanter d'avoir lu le comics en question avant que le film ne sortes? Qui peut dire qu'il connait Franck Miller et son style pour avoir déjà lus de ses oeuvres? Bien peu de personne en réalité. Alors comment savoir si le style si particulier de ce petit génie des comics books vous plaira? Essayez bien sûr, tester et goûter, mais avant de juger rappelez vous qu'avant que les critiques vous assène que c'est le film de l'année, c'est surtout un film épique, d'aventure, totalement irréel, voguant dans un univers propre, issu d'un comics book, et vous passerez un bien meilleurs moment en salle qu'en vous disant que c'est le film de l'année et qu'il faut absolument que vous l'aimiez pour être à la mode ou je ne sais quoi. Après tout, le style est particulier et ne plaira pas à tout le monde, il faut se le dire. Maintenant, si vous voulez vraiment vous faire plaisir, allez le voir au Max Linder, à Paris, ils l'ont en HD numérique. Un vrai régal si on en crois les spectateurs.

Créée

le 13 déc. 2010

Critique lue 408 fois

Sophia

Écrit par

Critique lue 408 fois

D'autres avis sur 300

300
Sergent_Pepper
6

« Nous partîmes 300… » : Chanson de geste.

Nous les grands orateurs à l’aube de l’Europe Beuglons tous nos discours, éduquons à la trique Et sous les ors factices de cieux numériques Consultons la pythie, ivre de psychotropes. Faisant fi...

le 21 mars 2014

116 j'aime

14

300
Vnr-Herzog
3

Ils mettent les pieds où ils veulent, et c'est souvent dans la gueule

Frank Miller est à la mode, après Sin City débarque une nouvelle adaptation d'une de ses oeuvre et, à nouveau, le principal mot d'ordre est de retranscrire l'atmosphère graphique. Ainsi le...

le 3 sept. 2010

90 j'aime

33

300
real_folk_blues
8

POUR MAGLOIRE!!

300 c'est l'histoire (pseudo) vraie de 300 grecs qui se battent à poil au bord de la mer et qui tout en s'assurant de leurs arrières (où ne sont placés que des..."copains"), repoussent des...

le 3 mars 2011

86 j'aime

39

Du même critique

Le Locataire
Sophia
8

Aux portes de la folie

Polansky distille à merveille l'étrange, le dérangeant, l'inhabituel dans ce film aux portes du fantastique et de la folie. Trelkovsky est un jeune homme timide, effacé, poli mais maléable qui après...

le 14 janv. 2011

25 j'aime

Sailor & Lula
Sophia
9

Critique de Sailor & Lula par Sophia

Etant une grande fan de David Lynch ça fait longtemps que je voulais regarder ce film. Il y a deux ans, dans un libraire qui faisait aussi tabac et bar en Bretagne, je remarque ces coffrets qui sont...

le 18 nov. 2010

24 j'aime

5

Eyes Wide Shut
Sophia
10

Critique de Eyes Wide Shut par Sophia

C'est curieux, mais Eyes Wide Shut est mon film préféré de Kubrick. Je sais que beaucoup dénigrent ce film, il faut dire qu'il est vraiment différent des autres films de Kubrick. Dépouillé un peu de...

le 5 janv. 2011

21 j'aime

2