"Nous fûmes témoins d'un spectacle grotesque"
Titre en hommage au point culminant du fou rire devant ce film, que représente cette mémorable citation.
Ce film est une vaste blague. Du début à la fin, c'est n'importe quoi. Les scènes sont toutes plus stupides les unes que les autres. Pour l'énorme barre qu'on se tape tout du long devant cette comédie, on pourrait dire que 300 est génial malgré lui.
C'est-à-dire que le réalisateur, le scénariste, les acteurs et tout le bazar, ils y croient à fond ! Ils sont dans leur trip, ils nous en font allègrement profiter. Et ils nous pondent un navet qui a repoussé les limites du grotesque. Et je pèse vraiment mes mots. C'est le pire blockbuster que j'aie jamais vu, et de très loin. 300 est à deux ou trois bons étages au-dessus de n'importe quel Michael Bay ou Roland Emmerich dans l'échelle du navet américain. Et pourtant Dieu sait que la concurrence est rude !
Mais là, on entre dans une autre dimension. 300 est un saut technologique majeur dans l'univers cinématographique. On est à présent dans le stade où les auteurs se foutent ouvertement de la gueule de leurs spectateurs.
C'est puissant.
Pour témoigner de cette expérience ô combien enrichissante, je me suis accroché, j'ai tenu bon, j'ai résisté à la tentation diabolique d'arrêter le film au bout de vingt minutes, bouche bée. Remerciez-moi, amis lecteurs, j'ai voulu vous faire profiter de mon état d'esprit psychédélique au sortir de ce film.
Allez, quelques arguments :
- Sparte et les Spartiates : grande trouvaille, les bourrins bodybuildés en slip, en mode Superman !
- Xerxès : comment se retenir de s'esclaffer de rire en découvrant cette chose ?
- Gollum (désolé, je n'arrive pas à mettre la main sur une analogie plus pertinente ; mais je pense qu'on peut comprendre ce que je veux transmettre) : un bon gros LOL là aussi !
- la scène où ils se marrent comme des blaireaux devant les flots en furie engloutissant la flotte perse.
- il y a d'autres arguments ; mais j'ai la flemme de les énumérer.
Bref, ce film est purement génial.
Bon, par contre, cette "comédie involontaire" a hélas un très gros point noir, qui pour le coup ne prête plus du tout à rire.
On savait que Hollywood adorait maltraiter l'histoire, en particulier l'histoire européenne. Mais à ce point, c'est quand même inouï. Parce que massacrer l'histoire prodigieuse de la résistance de Leonidas et des guerriers spartiates aux Thermopyles dans un film aussi scandaleusement ridicule, c'est juste une honte.
Faites des navets tant que vous voulez, mais arrêtez de galvauder l'histoire, bon sang de bois !
Ce genre de crime, ça donne envie d'empaler ses fauteurs sur une broche, de faire un tas des cadavres et ensuite de les pousser contre ceux qui trouveraient cette suggestion excessive. Hum... pardon... ladite suggestion est un odieux plagiat. Navré, le film a déteint sur sa victime.
Il y a des films que je n'aime pas. Mais je peux concevoir que d'autres puissent les aimer. Celui-ci, quand je vois la note scandaleusement haute qu'il a sur SensCritique, je ne peux résister à l'envie salutaire de descendre cette moyenne terrifiante et de dissuader tous mes lecteurs de voir ce spectacle pathétique. A moins bien sûr qu'ils soient un peu bourrés et veuillent se taper une bonne barre un vendredi soir entre potes devant un bon gros navet !
Passant, fuis ! Fuis loin de 300 ! Souviens-toi que Leonidas et les siens, c'est pas ce film !