36 vues du Pic Saint-Loup par Maqroll
Un petit exercice en forme d’intermède de Jacques Rivette pour ce qui est peut-être son testament cinématographique. En une heure et vingt minutes, il nous conte une histoire triste, centrée sur un petit cirque où les ombres du passé viennent obscurcir le présent et l’avenir des uns et des autres. Autour de la figure centrale de Jane Birkin lumineuse (son dialogue avec le disparu dans le cimetière est parfait de pudeur et de dignité), tous les comédiens sans exception (dont Sergio Castellitto et Mickaël Kaspar) sont impeccables, dirigés de main de maître par Rivette dont ce n’est pas le moindre talent. L’histoire est linéaire, d’une simplicité exemplaire et nous parvient peu à peu, révélée par les différents protagonistes… histoire d’amour, de famille, de haine… histoire de vie et de mort, de passion et d’espoir aussi car la fin offre des perspectives ouvertes. La métaphore du cirque est explorée avec une originalité sans précédent et les images sont pures, parlant davantage que les dialogues pour nous mener au cœur de ce drame touchant et poétique.