Film le plus connu de Jean-Jacques Beineix, 37°2 le matin a un peu les défauts de ses qualités.
J'ai découvert le film en version intégrale (3h08), et cette durée n'alourdit pas le rythme, au contraire elle lui donne une certaine lenteur appréciable. Et il a la fraicheur de la jeunesse de ses deux interprètes principaux, mais je retiens surtout Jean-Hugues Anglade, qui peut être parfois bouleversant dans son amour fou avec cette Betty (jouée avec talent par Béatrice Dalle, dont ce fut le 1er rôle).
Cependant, il y a une chose que l'on reprochait souvent à Beineix ; ses films sont parfois très esthétisants, à tel point qu'ils ont l'air sortis de pubs. Et son univers est assez vieillot, très typés 80's, avec cette surabondance de néons, de filtres, de gélatines, et, pour notre plaisir, une certaine gratuité à mettre ses protagonistes à poil.
Voilà qui fait que j'ai du mal avec son univers : il me fait penser un peu à du cinéma avant Jean-Pierre Jeunet, sans le talent de ce dernier, mais cette tendance à filmer de très près ses personnages, à leur faire dire des phrases "définitives"...
De sa filmo, 37°2 le matin est celui qui a le sujet le plus fort, emporté par ses acteurs, mais il a peut-être perdu son aspect film culte depuis.