Un crime a été commis. Personne n’a rien entendu, sauf un type qui commence par dire qu’il n’était pas là. Synopsis bref mais suffisant.
38 témoins, c’est une trentaine de minutes pour décoller. « Tu existes, Louise. C’est moi qui n’existe plus » : et des dialogues très cinéma-français, qu’on a certes plus l’habitude de trouver dans des comédies dramatiques que dans des polars — les deux genres entre lesquels navigue le film.
Mais 38 témoins, c’est aussi une galerie de bons personnages, et deux acteurs fantastiques, d’autant plus méritants que leurs personnages n’apparaissent finalement pas constamment à l’écran ; ce n’est pas faire injure à Yvan Attal et Nicole Garcia — celle-ci en journaliste sagace, celui-là en témoin intelligent — qu’on les a connus dans des rôles moins inspirés. Comme Lucas Belvaux évite les écueils province-couleur-locale et film-à-message — tout en définissant son cinéma comme un « cinéma moral » —, ça donne un film à voir.
(À signaler : l’interview du réalisateur en bonus du DVD est intéressante.)