Après The Woman qui traitait d'une situation d'ordre morale, 38 Témoins arrive pour y aller de son point de vue. Ici pas de gore ni de violence, tout est dans la réflexion et la dureté de la situation. Situation que pas mal de personne, moi y comprit, ont du vivre, aussi bien du côté de la victime que du témoin.

Nous sommes au Havre dans un beau quartier et lors d'une calme nuit comme les autres, une jeune femme est assassinée de plusieurs coups de couteau devant sa porte. L'enquête de la police se déclenche, résultat ? Personne n'a entendu ou n'a clairement compris qu'une femme se faisait abattre au dessous de chez eux. Toutes sauf apparemment une personne, qui elle se souvient de tout point par point. Au départ on s'attend donc un à un polar, une enquête qui révèlerait au fil de l'intrigue ce qui s'est réellement passé mais ce n'est pas le sujet principal, pour tout vous dire vous n'aurez aucune réponse. Non ce qui constitue le véritable fond de l'intrigue est bien plus intéressant.

Ici Lucas Belvaux à décidé de s'attaquer à une question d'ordre morale à laquelle il est très difficile de répondre. Comment réagiriez-vous si vous étiez confronté à une agression ou même à un meurtre ? Viendrez-vous en aide à la personne malgré le danger ou bien vous enfuirez-vous en courant ?
Ici, personne n'a réagi, pas une seule personne n'a décroché son téléphone ou appeller à l'aide. Ce qui en soit peut-être compréhensible, mais c'est le fait de tous s'unir dans le silence qui l'est beaucoup moins. Ces 38 voisins de palier ayant été témoin d'un meurtre, pourquoi personne ne cherche à se confronter à la réalité de la situation ?

On observera donc différents points de vue de la situation sans pour autant avoir de réelle réponse, celui-ci nous invitant à avoir notre propre point de vue. Malgré tout on regrette que le fond ne soit pas plus développé, celui-ci se limitant au quartier et côté médiatique de la chose. On notera aussi un manque de rythme assez important dans les 45 premières minutes, celui-ci étant lourd dans son approche. Heureusement le dernier tiers du film arrive enfin à exprimer quelque chose, notamment grâce aux réactions des voisins envers Yvan Attal, qui est d'ailleurs très juste durant la majeure partie de la pellicule.

Bref 38 Témoins est un film assez dans l'air du temps. On se pose encore de nombreuses questions concernant la nature de l'homme et son rapport aux autres et on constate avec effarement les réactions possibles. On regrettera tout de même un côté très lourd dans la réalisation, notamment cette lenteur très appuyée. Le casting est en général bon, sauf peut-être Sophie Quinton qui la plupart du temps pousse un peu. Il est simplement regrettable de ne pas voir le sujet plus fourni en réfléxion, celui-ci se contentant seulement de survoler quelques aspects.
Florian_Bodin
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le 16 avr. 2012

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Florian Bodin

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