On prend les mêmes et on recommence.

On prend les mêmes et on recommence. La bande à Lacheau a encore frappé, cette fois c’est Tarek Boudali qui s’y colle et passe derrière la caméra. Le trio poursuit son petit jeu des chaises musicales avec un certain succès. Les spectateurs sont au rendez-vous, c’est déjà un bon point pour le cinéma français. Mais est-ce suffisant pour satisfaire le cinéphile ? Pas sûr. Le résultat est conforme à ce que chacun attend, ou pas. Les détracteurs se régalent en dénonçant la lourdeur des gags et la pauvreté de l’histoire, les fans hurlent de rire devant le rythme effréné et la richesse des décors.

Pour ma part j’ai trouvé le spectacle amusant, sans plus, le visage à la Buster Keaton de Tarek Boudali fait son petit effet pendant dix minutes puis on s’en lasse très vite. La mayonnaise, concoctée à base de films aussi différents que La Chèvre, James Bond ou Mission Impossible, ne prend pas vraiment.

Boudali imite Tom Cruise, grand bien lui fasse, mais la reproduction presque à l’identique de certaines scènes tournées par l’acteur américain ennuie rapidement le spectateur. L’ascension de la tour d’Abou Dabi avec les gants magnétiques on a déjà donné. Boudali imite Belmondo, si c’est son truc moi je veux bien, mais le type accroché à l’hélicoptère on a vu ça dix mille fois.

La parodie a des limites qu’il ne faut pas franchir sous peine de se ramasser un gadin, refaire à l’infini Le Magnifique ou L’Homme de Rio n’a aucun intérêt à part celui d’équilibrer la comptabilité des producteurs pour qui un succès, même modeste, est tout bénéfice.

Le réalisateur-acteur de la bande à Fifi n’a pas l’imagination ni le grain de folie qui devrait faire basculer son film dans l’univers absurde d’un Pierre Richard ou celui plus délirant de certaines comédies américaines comme celles des frères Farrelly. On reste dans la routine de la comédie à la française un brin poussive, on la customise avec plus d’action, deux ou trois punchlines piquées dans l’Almanach Vermot et le tour est joué.

J’ai envie de dire Peut mieux faire mais Tarek Boudali doit-il continuer dans cette voie ? Ne plus rien faire serait beaucoup plus raisonnable.