Décidément, le parcours que prend Judd Appatow devient de plus en plus intéressant, après avoir commencé par la comédie potache, à la limite du lourdingue, avec « 40 ans, toujours puceau », voie qu’il a continué de tracer en tant que producteur (Supergrave, Sans Sarah rien ne va…), voilà que sa filmographie s’étoffe, devient plus adulte. Cette orientation était palpable mais pas totalement aboutie sur son précédent film, « Funny People », qui malgré son charme indéniable, n’était pas exempt de défaut lorsque le sujet commençait à devenir sérieux.
Avec « 40 ans mode d’emploi », il se débarrasse de l’aspect moralisateur que pouvait revêtir « funny people », pour livrer une comédie douce-amère, cynique, touchante, empruntant les chemins mélancoliques d’un Alexander Payne ou d’un Wes Anderson, tout en l’encrant entièrement dans son époque grâce à de nombreuses références à la culture geek des années 2010, dont il est en train de devenir l’un des hérauts malgré lui.
« 40 ans mode d’emploi » raconte l’histoire d’un couple qui passe le cap de la quarantaine, non sans turbulences. Inscrivant son histoire au sein de la middle class américaine, dans une maison avec jardin et piscine, les deux enfants, dont une en pleine crise d’ado, les grands-parents trop présents ou totalement absents, Appatow choisit de planter on ne peut plus banal, sorte de page blanche sur laquelle son art de dialoguiste ne pourra que mieux s’exprimer. Il réussit l’exploit de nous faire vivre cette histoire comme une aventure passionnante.
Appatow apparaît comme le nouveau Woody Allen, maîtrisant brillamment les codes de la comédie pure mais sachant également les teintés d’une émotion feutrée, subtile et envoûtante.

BasileRambaud
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le 6 sept. 2015

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Basile Rambaud

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