400€ de budget, aucune autorisation de tourner dans Paris, une brochette d'acteurs non payés, voilà le point de départ de ce moyen métrage français de Julien Lacombe et Pascal Sid à qui l'ont doit l'excellent court métrage HK sorti un an plus tôt avec plus de budget.
Autant HK, qui ne durait que 12 minutes, n'était juste qu'un gros prétexte à de l'action non-stop durant toute la durée du court, autant dans 6 Hours, le scénario est un peu plus développé et les personnages un poil plus recherchés. Bon, ça reste quand même extrêmement classique mais comparé à HK, c'est déjà une belle évolution, il faut dire qu'il est plus facile de développer un film en 38 minutes qu'en 12.
6 Hours met donc en scène 12 combattants qui vont en quelque sorte faire la course dans Paris pour retrouver une clé et un coffre, gardés à chaque fois par un combattant. Ils n'ont aucun échappatoire vu qu'ils sont sous surveillance vidéo. Autant vous dire que les poursuites et combats vont être nombreux, mais quand même très différents de HK. Ici, les combats sont courts, secs, violents, parfois peu chorégraphiés mais toujours très fort en intensité. Ca reste plus réaliste avec des combattants qui ne se relèvent pas après avoir pris 10 coups de tatane comme on en a pris l'habitude avec le cinéma de Hong-Kong.
D'ailleurs, les combattants sont tous assez impressionnants, vous reconnaîtrez sans doute Emmanuel Lanzi que vous avez pu apercevoir dans Le Talisman ou Banlieue 13, Patrick Vo qui a joué dans Double Zero, Samouraï ou encore L'Empire des Loups, qui font tous les deux parti de la crème de la cascade française, ou alors des acteurs plus reconnus tel que Philippe Bas (Michel Vaillant ou encore Santi Sudaros (Les Fils du Vent). Tous sont de brillants artistes martiaux et nous le démontrent avec brio en donnant tout ce qu'ils ont, tout en sachant qu'ils n'allaient pas être payé à la fin.
Les quelques gun-fights sont eux aussi plutôt bien foutus, avec même quelques petits effets de caméra assez osés, mais là non plus, budget serré obligé, pas d'artifices, juste le minimum syndical mais toujours de très bonne qualité. Il en est de même pour la musique, bien entraînante, entièrement originale du début à la fin malgré le budget et qui est toujours en accord avec les scènes du film.
Un bon petit moyen métrage au final, un peu moins bon que HK, mais qui annonce un avenir plus que radieux aux deux réalisateurs tant leur talent ne demande qu'à être exploité. En tout cas, j'attends avec impatience leur prochain film qui s'intitule Avant l'Aube et qui sera dispo en dvd si tout va bien en septembre 2005.
