Il y a une question que je me suis posé en sortant de ce "7 psychopaths" et c'était la suivante : « Où est la logique du truc ? » Attention, je ne parle pas de la logique de l'histoire. Bien sûr que Martin McDonagh a voulu jouer sur l'humour de l’absurde comme il avait su brillamment le faire par le passé dans son "Bons baisers de Bruges" : sur ce point c'est évident. Non, je parle plutôt de la logique de réalisation, de la démarche de l'auteur. A force de voir les scènes s'enchaîner, les péripéties survenir, je me demandais franchement ce qui guidait ses choix. Il n'y a aucune rigueur, aucune distance, juste un truc qui, à se vouloir déjanté, n'est en fait que juste stupide. Pour dire : même le choix des musiques m'a semblé sans aucune cohérence. Elles sortent comme ça, surprenante car totalement déphasées du reste. Il n'y aucun corps qui se dessine de ce film, juste un film qui au niveau de l'écriture fait très premier jet. Il semblerait que le succès de "Bons Baisers" ait trop vite monté à la tête du pauvre McDonagh : dès son second film il oublie le spectateur en route et part dans un exercice de style totalement autiste, abstrait et surtout – et c'est ça le pire finalement – stupide et bien pauvre. Alors après, cela n'empêche pas de trouver deux ou trois répliques qui font sourire, qui rappellent le bon esprit de "Bon Baisers", mais au milieu de ce cabotinage d'acteurs totalement creux et surfait (le seul film où j'ai voulu tirer une balle dans la tête de Sam Rockwell, il fallait le faire), autant le dire tout de suite, ça tombe à l'eau. En somme, voilà donc avec ce "7 psychopaths" une belle erreur de négligence et d'autosuffisance qui est tellement flagrante qu'elle devrait presque être enseignée dans toutes les bonnes écoles de cinéma...