Before the Devil knows you are dead, ou comment laisser un gimmick ruiner votre film. Alors, effet de mode ou je ne sais quoi, la défragmentation du récit ne joue clairement pas en sa faveur, surtout quand elle est façon "rembobinage" d'assez mauvais goût. Pourtant, le film fonctionne très bien sans. Intense du début à la fin, avec des acteurs qui se donne vraiment (Philip Seymour Hoffman m'impressionne de performance en performance), et la mise en scène renforce efficacement les moments de tension. Mais ce genre d'histoire ne demande pas vraiment d'être racontée à l'envers, mais pas du tout. A la limite, les différents points de vue (Notamment celui de Hawk qui reste dans la voiture pendant le casse) peuvent être et sont pour le coup intéressant, mais à part la question du "qui est derrière ce masque" pendant la scène d'intro', le fait de nous plonger directement dedans pour nous faire revenir en arrière n'apporte pas grand chose. Enfin, une fois, pour tease, j'aurais pu le comprendre, surtout que c’est assez classique et pertinent, dans les enquêtes policières par exemple. Mais là, ce n'en est pas du tout une justement.
Et c'est plutôt dommage, parce que j'ai vraiment beaucoup aimé le film. Certaines scènes m'ont mis une baffe tant elles étaient maîtrisées, et j'irai même jusqu'à dire que le scénario est mieux ficelé qu'un frère Coen par exemple, qui ont l'habitude de traiter des "petits meurtres entre proches" qui tournent mal(Fargo ou Burn after reading), avec un autre ton évidement, mais c'est ce ton là qui fait qu'ils ne me plaisent pas plus que ça, même si j'ai bien conscience que c'est leur marque de fabrique.